Aujourd’hui, le Conseil des Etats a transmis la motion de Thomas Hurter (UDC), qui contient six mesures pour rendre le service civil moins attractif. Pour le GSsA, il est clair qu’une fois de plus, on profite de l’occasion pour faire passer des exigences bourgeoises en matière de politique de sécurité.
Lors de la modification de la loi sur le service civil, qui a échoué au Conseil national en 2020, huit mesures ont été définies pour rendre le service civil moins attractif. Thomas Hurter (UDC) a copié six d’entre elles dans une motion qui a maintenant été transmise par les deux chambres, le Conseil des Etats l’ayant également accepté. Ainsi, un projet de loi presque identique à celui qui a été rejeté récemment est désormais en cours d’élaboration.
Les partis bourgeois profitent de l’occasion
Cette motion est révélatrice à plus d’un titre. Elle est un nouvel exemple de la manière dont les politicien.ne.s bourgeois.es exploitent sans scrupules la guerre en Ukraine pour faire passer des revendications qu’ils nourrissent depuis longtemps. Sachant que de telles demandes sont soudainement à nouveau susceptibles de réunir une majorité, les anciens projets sont pratiquement copiés à l’identique. « Habituellement, il est mal vu de présenter à nouveau des demandes récemment rejetées. En procédant de la sorte, le Parlement se montre peu crédible », déclare Pauline Schneider, secrétaire du GSsA.
Le dépositaire de la motion justifie sa demande par le fait que l’armée suisse se doit d’être bien préparée face à la guerre en Europe. C’est pourquoi les départs vers le service civil devraient être limités. Avant la guerre déjà, le camp bourgeois voulait affaiblir le service civil au profit de l’armée. A l’époque, le problème des effectifs de l’armée était au centre des préoccupations. Comme l’a montré le magazine en ligne « Republik », ce problème d’effectifs est avant tout une peur créée de toute pièce. En effet, l’armée est actuellement même plus grande que ne le permettent les dispositions légales[1]. En outre, les départs vers le service civil ne constituent pas un problème pour l’armée. Le taux annuel est assez stable et il n’y a aucune raison de penser qu’il augmentera fortement dans les prochaines années[2].
Contre le service obligatoire
Pour le GSsA, il est clair qu’il s’agit une fois de plus tout simplement d’une ruse pour affaiblir le service civil, qui est depuis longtemps une épine dans le pied de nombreux politicien.ne.s de droite. Mais même si l’armée manquait d’effectifs et que le service civil en était responsable, un affaiblissement du service civil n’aurait pas l’effet escompté. Si les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas effectuer de service militaire pour des raisons de conscience sont contraintes de rester dans l’armée, cela ne rendrait en aucun cas l’armée plus performante. Pauline Schneider ajoute : « L’armée ferait bien de réfléchir à la raison de ces départs au lieu de tenter d’atteindre un effectif théorique arbitraire en usant d’un encore plus grand nombre de contraintes ». Avec ses effectifs, la Suisse dispose d’une des plus grandes armées d’Europe. La Suisse n’a pas besoin d’une armée de masse.
[1] https://www.republik.ch/2022/12/12/die-schweizer-armee-ist-groesser-als-erlaubt
[2] https://www.newsd.admin.ch/newsd/message/attachments/73572.pdf