Continuons de nous engager contre le F-35 !

De la Conseillère fédérale au président du PLR Thierry Burkhart : on nous demande de partout d’arrêter de nous battre contre l’achat des F-35, le plus grand projet d’armement de l’histoire suisse. Toutefois, si nous considérons la terrible guerre de Poutine contre l’Ukraine, nous voyons que l’initiative contre l’achat de ces nouveaux bombardiers furtifs aux prix astronomiques est une bonne décision. Voici cinq raisons de nous engager justement maintenant.

1. Le F-35 est un bombardier furtif

Le F-35 a été créé pour pénétrer en territoire ennemi afin d’y larguer des bombes. C’est pour cette raison que cet avion de chasse possède cette caractéristique de la furtivité qui est très chère et nécessite beaucoup d’entretien. La Suisse n’a pas besoin d’avions capables d’attaquer. En effet, le F-35 va à l’encontre de la logique militaire bourgeoise qui veut que la Suisse soit en mesure de se défendre, car le F-35 n’est pas un avion conçu pour ce but. Cet avion de chasse est par ailleurs complètement inadéquat pour des missions de police aérienne. Imaginez seulement l’absurdité d’un avion furtif à 200 millions de francs qui raccompagne au sol un avion de tourisme égaré.

2. Le F-35 ouvre la porte au partage nucléaire

Il y a quelques semaines, l’Allemagne décidait d’acheter, elle aussi, des F-35. La raison était le renforcement du partage nucléaire dans le cadre de l’OTAN. En clair, cela signifie que l’Allemagne a acheté ces jets pour qu’ils puissent, à l’avenir, transporter des armes nucléaires. En cas d’escalade nucléaire, cela permettrait une première ou deuxième frappe en terrain ennemi à l’aide d’armes nucléaires.

3. Le F-35 nous fait indirectement entrer dans l’OTAN

Pour de nombreux pays, le F-35 est le ticket d’entrée dans l’OTAN. Car cet avion de chasse ne peut déployer toutes ses fonctionnalités que s’il est utilisé au sein de l’alliance, lors d’exercices de l’OTAN ou par l’utilisation de systèmes de communication partagés. Aujourd’hui déjà, de nombreuses personnalités politiques du camp bourgeois demandent plus d’exercices et de engagements de l’armée suisse avec l’OTAN. L’achat du F-35 accélèrerait fortement cette tendance. Mais la Suisse ne fait pas partie de l’OTAN et c’est une bonne décision. Si la Suisse était membre de cette alliance militaire, elle devrait s’engager dans des guerres comme celles en Afghanistan. Grâce à la neutralité militaire, nous pouvons accepter des mandats de puissance protectrice ou trouver des solutions dans des conflits. Si la Suisse rejoignait l’OTAN, cela deviendrait plus compliqué, ce qui ne serait pas positif pour la sécurité mondiale.

4. Les F-35 sont un gouffre financier

Les F-35 coûtent plusieurs milliards. Ce vaut non seulement pour l’acquisition elle-même, mais surtout pour l’entretien. Au total, les coûts s’élèveraient à environ 24 milliards de francs. Selon la direction dans laquelle ce projet d’armement se développerait, cette somme pourrait encore fortement augmenter. C’est pour cela que le projet est également sous le feu des critiques dans le pays producteur des avions, les États-Unis. Car chaque franc ne peut être dépensé qu’une fois. Si l’on dépense 24 milliards pour des avions de chasse, cet argent manquera dans d’autres domaines : dans le domaine de la sécurité lui-même, mais aussi dans l’éducation ou la culture. De plus, la Suisse doit enfin s’engager de façon conséquente dans la protection du climat, qui est également une mesure contre la guerre. En effet, si nous devenons rapidement indépendants des énergies fossiles des autocrates, nous arrêterons de financer leurs guerres.

5. Le F-35 ne nous donnera pas plus de sécurité

La Suisse ne doit pas se tenir à l’écart lorsqu’il s’agit de mettre un terme à la guerre de Poutine. Cela signifie que nous devons nous engager là où c’est possible : en sanctionnant les oligarques russes par le biais de leur fortune, en agissant sur le marché des matières premières en Suisse et en arrêtant d’importer du pétrole et du gaz russe. En revanche, nous n’aiderons pas l’Ukraine en achetant des F-35 dont la livraison s’effectuerait en 2027. Une suisse réarmée ne participe pas non plus à la sécurité européenne. Même si la Suisse augmentait son budget de défense pour qu’il atteigne 2% du PIB – ce qui équivaudrait à 14 milliards de francs, soit trois fois plus qu’aujourd’hui – notre budget serait toujours cinq fois plus petit que celui de la France, de la Grande-Bretagne ou de l’Allemagne. Cela nous montre que la Suisse a d’autres atouts et possibilités pour promouvoir la paix en Europe que son armée. Nous devons sortir de la logique des bénéfices avant tout qui est au cœur de nos relations économiques. Sinon nous aiderons d’autres dictateurs et autocrates comme nous avons aidé Poutine.

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