Des milliards pour l’armement au détriment de la sécurité sociale

La conseillère fédérale Viola Amherd veut dépenser 32 milliards de francs pour le réarmement de l’armée suisse au cours des 12 prochaines années. Début 2022, 15 milliards de francs étaient encore prévus. Ce doublement insensé du budget de l’armée signifie avant tout une chose : des mesures d’économie dans la formation, la recherche ou la coopération internationale. Des augmentations d’impôts sont même envisageables. Le GSsA s’oppose avec véhémence à cette évolution. 

Pour l’année prochaine, on s’attend à un déficit des finances fédérales pouvant atteindre 6,7 milliards de francs. Selon la NZZ d’aujourd’hui, cela ne semble pas déranger le DDPS, au contraire : Viola Amherd prévoit de doubler les dépenses prévues pour l’armée au cours des 12 prochaines années. “Avec le budget de l’armée envisagé, d’un montant de 32 milliards de francs, nous aurions pu adopter non pas une, mais dix lois sur le climat pour lutter contre la crise climatique et ainsi contrer la plus grande menace sécuritaire de notre époque. Au lieu de cela, les contribuables doivent maintenant financer des chars et des fusils d’assaut”, déclare la secrétaire du GSsA Pauline Schneider.

Des coupes dans d’autres domaines 

Récemment, même l’ancien ministre des finances et ancien ministre de la défense Ueli Maurer s’est prononcé contre l’augmentation massive du budget de l’armée à 1% du PIB en 2035. Et ce pour une bonne raison : les finances fédérales ne permettent pas une telle croissance sans coupes massives dans d’autres domaines, comme la formation, la recherche ou la coopération internationale.

Pourtant, personne ne remet en question l’ampleur de ces dépenses. Avec l’augmentation du budget déjà décidée, la Suisse serait déjà en 2035 au cinquième rang mondial des dépenses par habitant pour l’armée. Pauline Schneider déclare à ce sujet : “Viola Amherd a promis il y a quelques mois que personne ne devrait souffrir des dépenses supplémentaires de l’armée. Il est désormais question d’augmentations d’impôts, d’un “pourcentage de défense” et de coupes drastiques dans d’autres domaines liés à la sécurité. Ce réarmement coûtera des milliards aux contribuables suisses”.

Un financement aux frais des contribuables

Cette semaine, le Parlement entame le débat sur le budget. La conseillère fédérale Karin Keller Sutter veut maintenir l’équilibre du budget fédéral.  Les coûts de la santé, les loyers et le coût de la vie augmentent. De nombreuses personnes ont de moins en moins d’argent dans leur porte-monnaie à la fin du mois. “Nous demandons au Conseil fédéral et au Parlement de freiner les coûts de ces plans de réarmement insensés. Chaque franc supplémentaire pour l’armée se fait au détriment de la sécurité sociale, de la protection de l’environnement et, en fin de compte, sur le dos des contribuables”.