Deux ans de guerre – La dette de la Suisse envers l’Ukraine

Il y a exactement deux ans, l’Ukraine était envahie par la Russie. Jusqu’à présent, la Suisse n’a pas appliqué les sanctions de manière conséquente. Auparavant, elle avait aidé Poutine à s’équiper avec des exportations à double usage ainsi qu’avec la place financière et le commerce des matières premières. Il est temps que la Suisse prenne ses responsabilités. C’est pourquoi plusieurs militant-es du GSsA se sont réuni-es jeudi soir sur la Waisenhausplatz à Berne.

Malgré la pluie, plusieurs activistes du GSsA ont saisi jeudi soir l’occasion du deuxième anniversaire de la guerre en Ukraine pour attirer à nouveau l’attention sur le rôle de la Suisse dans ce conflit. A cette occasion, Josef Lang, membre du comité du GSsA, ainsi que Benjamin Zumbühl, président de Campax et ancien collaborateur d’un producteur de biens à double usage, ont tenu un discours.

Des bénéfices de guerre pour la reconstruction

Il y a un an déjà, le GSsA avait organisé une action qui demandait un impôt sur les bénéfices de guerre et la confiscation des fortunes des oligarques pour la reconstruction de l’Ukraine. Jo Lang a souligné à ce sujet dans son discours “La Suisse a alimenté la machine de guerre de Poutine. C’est pourquoi elle a une dette particulière envers l’Ukraine. Contrairement à l’impression qui est donnée aujourd’hui, il y a toujours des groupes comme Trafigura ou Pharma qui font des bénéfices énormes en 2023 grâce à la guerre. Le bénéfice de Glencore, qui se chiffre en milliards, est trois fois supérieur à la moyenne de la période de comparaison des années 2015 à 2019”.

La responsabilité de la Suisse

La Suisse a une responsabilité particulière. Par le biais de la place de négoce des matières premières et des exportations à double usage, elle a armé Poutine. Les longues hésitations et la mise en œuvre non coordonnée et donc incohérente des sanctions, ainsi que le refus d’adhérer à la Taskforce internationale, ne font qu’empirer les choses. L’année dernière, le Parlement a même refusé un modeste paquet d’aide de 5 milliards, alors que 109 milliards avaient été mis sur la table sans problème pour sauver le Crédit Suisse. L’argent est là, si on le veut.

Benjamin Zumbühl s’est quant à lui exprimé en ce qui concerne les biens à double usage. Il a dit à ce sujet : “La problématique du double usage est souvent utilisée comme prétexte. C’est une diversion utile quand on ne veut pas regarder de près. Or, il aurait été du devoir de la Suisse d’y regarder de près.

Ukraine Kundgebung organisiert von der GSoA fotografiert am Donnerstag, 22. Februar 2024 in Bern. (VOLLTOLL / Simon Boschi)