Le Conseil national discutait aujourd’hui d’une révision de la loi sur les armes qui entend soumettre à une autorisation l’achat de certaines armes. Cette révision a lieu en raison de la nécessité de conformer la législation suisse au droit de l’Union Européenne dans le cadre des accords Schengen.
Les parlementaires se sont entendus-es sur un projet timide et partiel qui va tout de même dans le bon sens. Le GSsA regrette qu’une réforme digne de ce nom n’ai pas été entreprise.
La révision de la loi sur les armes prévoit de soumettre à une autorisation exceptionnelle l’acquisition d’armes semi-automatiques, qui permettent de tirer sans devoir recharger à chaque coup. Les conditions d’obtention de ces autorisations seraient toutefois très souples : faire partie d’une société de tir ou pratiquer du tir sportif. De plus, les délais d’enregistrement des armes par les cantons seront prolongés et un registre fédéral des armes ne verra pas le jour. Enfin, la reprise de l’arme d’ordonnance à la fin du service militaire n’est pas remise en cause et rien ne change non plus pour les chasseurs… Les armes de chasse et les armes d’ordonnance sont pourtant encore trop souvent impliquées dans des drames humains, qu’il s’agisse de violences domestique ou de suicide, en Suisse plus qu’ailleurs en Europe.
« Le Conseil fédéral a proposé un projet timide, se souciant plus du respect de la tradition helvétique du tir que de celui des victimes des armes à feu en Suisse », dénonce Julien Repond, co-secrétaire du GSsA. De son côté, le Conseil national a encore édulcoré ce texte déjà frileux ! « Il faut faire preuve d’honnêteté », conclut Julien Repond. « Cette révision a été bricolée afin de se conformer à une directive de l’UE et ne pas courir le risque de voir les accords Schengen dénoncés. Il ne s’agit en aucun cas d’une reconnaissance de l’existence d’un véritable problème lié à l’absence totale de régulation des armes à feu dans le pays ! »
Bien que ce texte doive encore passer aux États, l’extrême droite parle d’ores et déjà de lancer un référendum contre les mesurettes votées aujourd’hui. Le GSsA s’est toujours opposé et s’opposera encore à l’avenir à ces ultraconservateurs fous d’armes et à leur vision de la Suisse datant d’une autre époque et ne correspondant plus à aucune réalité.