Encore plus d’argent pour l’armée ? Pas avec nous !

16.2.2023 – Hier, le Conseil fédéral a approuvé et adopté le message sur l’armée 2023. Le message contient une proposition au Parlement qui demande une augmentation du plafond des dépenses de l’armée de 600 millions pour les années 2021-2024. Cette demande, particulièrement cynique et inopportune, intervient après que la nouvelle ministre des finances Karin Keller-Sutter ait annoncé des mesures économiques affectant entre autres les rentes de veuves et la formation. Le GSsA s’engage pour une mesure économique nettement plus efficace. 

L’histoire de l’augmentation du budget de l’armée est désolante. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le Parlement bourgeois a estimé qu’il était nécessaire de débloquer plus d’argent pour l’armée suisse et ce malgré l’opposition, non seulement du GSsA, mais aussi d’experts financiers* et d’autres membres du Conseil fédéral. Il est évident que cela ne sert ni l’Ukraine, ni la paix mondiale. Le fait que la Suisse joue un tout autre rôle dans le conflit ukrainien en faisant le choix de ne pas bloquer l’argent des oligarques, et en déroulant le tapis rouge aux profiteurs de guerre, ne semble en revanche pas déranger les partis bourgeois. 

En raison des mesures économiques annoncées par la Confédération pour prévenir le déficit qui menace en 2024, même le Conseil fédéral a dû se résoudre à faire légèrement marche arrière fin janvier. Les dépenses de l’armée devaient donc croître plus lentement et n’atteindre les 1% du produit intérieur brut (PIB) qu’en 2035, au lieu de 2030 comme prévu initialement. Mais la raison n’a pas semblé vouloir tenir longtemps. Hier, le Conseil fédéral a annoncé dans le message sur l’armée 2023 qu’il allait augmenter les dépenses de l’armée de 600 millions pour 2023. “Le fait que le Conseil fédéral veuille désormais dépenser plus d’argent pour l’armée en 2023 qu’il ne l’avait initialement prévu semble plus qu’inapproprié au vu des autres mesures économiques”, estime Kilian Bello, secrétaire du GSsA, “d’autant plus que les dépenses prévues n’amélioreraient guère la sécurité effective en Suisse”. De l’argent qui pourrait aujourd’hui servir à financer notre système de santé, la lutte contre le changement climatique ou encore les services de garde d’enfants, va finalement contribuer à augmenter le budget de l’armée. “Depuis 2014 déjà, le budget de l’armée augmente. Pourtant, les fonds alloués restent dramatiquement bas lorsqu’il s’agit de lutter contre la menace la plus importante de notre époque : la crise climatique. La Suisse reste également à la traîne en Europe en ce qui concerne la conciliation entre vie professionnelle et familiale”, estime en outre Bello, secrétaire du GSsA. 

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) condamne fermement le Conseil fédéral pour cette nouvelle augmentation prévue du budget de l’armée. Comme mentionné ci-dessus, l’argent pourrait être investi de manière nettement plus judicieuse et les mesures de restrictions financières dans le service public pourraient ainsi être abandonnées. Ce faisant, comme toujours, le GSsA estime que la meilleure mesure économique serait une fois de plus de supprimer l’armée.