Étendue des dégâts : énorme

Qui profite de la “politique de sécurité” actuelle en Suisse et qui dont les perdant·es ? Quatre petites questions suffisent pour le déterminer.

Question à Mme la Conseillère fédérale Viola Amherd : Vous avez récemment accueilli positivement le rapport de la Commission d’étude de la politique de sécurité. Dans ce rapport, on peut lire des recommandations intéressantes comme les suivantes : des mesures sont nécessaires pour renforcer la volonté de défense de la population suisse et il faudrait augmenter la volonté de combattre, de tuer et de mourir. Quelles mesures concrètes voulez-vous mettre en œuvre pour que les Suisses soient plus enclins à tuer ?

Question au Conseil fédéral : Grâce à l’aide de politicien·nes bourgeois·es et suite à la pression de l’industrie de l’armement, le Conseil fédéral aura dorénavant plus de marge de manœuvre lorsqu’il s’agit d’autoriser des exportations de matériel de guerre. Aujourd’hui déjà, la Suisse livre ce matériel en Arabie saoudite, par exemple, un pays où les droits humains ne sont pas respectés. S’il devenait encore plus simple d’exporter du matériel de guerre, à quels autres pays la Suisse pourrait-elle livrer du matériel de guerre ?

Question au Conseil fédéral : L’année dernière, nous apprenions que le drone tueur russe “Lancet”, utilisé dans la guerre d’agression contre l’Ukraine, contenait également des pièces suisses. Récemment, il est apparu que la Russie utilisait des mitraillettes suisses dans sa en Ukraine. Par quelles mesures concrètes le Conseil fédéral veut-il s’assurer que Poutine ne puisse plus avoir le soutien de la Suisse dans sa guerre ?

Question à Mme la Conseillère fédérale Viola Amherd et à Thomas Süssli, Chef de l’armée : Début 2024,nous avons été témoin d’un véritable chaos communicationnel concernant sa situation financière, oscillant entre “nous sommes au bord du gouffre” et “la situation est sous contrôle”. Ce qui reste de ce fiasco est d’une part l’impression que l’armée n’a pas le contrôle de ses finances et d’autre part l’idée que l’armée a sciemment voulu nous faire peur pour préparer le terrain de nouvelles demandes de financement. Et le pari semble réussi, car l’armée reçoit de coquettes sommes de la politique. Cet argent manque ensuite dans d’autres domaines, comme la protection du climat et la formation. Comment pouvons-nous expliquer cette erreur de priorisation à nos enfants et à nos jeunes ?

Pour conclure, les gagnant·es sont l’armée, l’industrie de l’armement, les dictateurs et les va-t-en-guerre. Et les perdant·es sont les victimes d’armes suisses, le climat, la formation et les jeunes, qui devraient dorénavant réapprendre à tuer. Quel gâchis !

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