Exportations de matériel de guerre : des chiffres en forte hausse.

08.07.2025. Malgré les discours alarmistes du camp bourgeois et de l’industrie de l’armement sur une prétendue crise du secteur, les exportations d’armes de ce premier semestre sont une fois de plus en hausse. Avec près de 358 millions de francs, ces chiffres font de cette première partie d’année, la 3ème meilleure des 10 dernières années, après les records de 2020 et de 2022. On constate une augmentation de 20,5% par rapport au premier semestre de 2024.

Alors que les coûts de leurs F-35 ne cessent de grimper, les Etats-Unis de Trump sont le 2ème plus gros acheteur de matériel suisse, avec plus de 50 millions de francs. Parmi les clients figurent une fois encore des régimes autoritaires comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite vers qui les exportations ont augmenté respectivement de 95,5% et 57%. Les exportations vers la Hongrie, fer de lance de l’extrême droite européenne, ont pour leur part augmenté de 660%. “Alors que le monde se réarme, que les guerres se multiplient et que le droit international est plus que jamais menacé, la Suisse devrait œuvrer activement pour la promotion de la paix plutôt que de profiter allègrement de ce macabre commerce” rappelle Rayyân Rehouma, secrétaire politique du GssA. 

Une fois encore, ces chiffres nous démontrent la mauvaise foi du camp bourgeois, qui n’a eu de cesse d’alerter sur une prétendue crise de l’industrie de l’armement. “Ces chiffres nous montrent que l’industrie de l’armement semble être en parfaite santé et profiter pleinement de la tendance mondiale au réarmement. Derrière ces discours alarmistes, l’objectif  est de balayer les acquis de l’initiative correctrice et d’ôter tout contrôle sur les exportations d’armes” déclare Rayyân Rehouma. En effet, alors qu’on entend dire que les pays européens n’oseraient plus acheter de matériel suisse à cause d’une législation “trop stricte”, on remarque que l’Allemagne demeure le principal acheteur européen avec plus de 160 millions de francs, une augmentation de plus de 58% en un an.

À défaut de pouvoir interdire toute exportation d’armes, il est essentiel que la Suisse puisse en garder un contrôle maximum, afin d’éviter que du matériel militaire suisse finisse en zone de guerre comme cela a été le cas en Syrie en 2018 et au Yémen en 2012. Au lieu de vouloir combler l’appétit insatiable des marchands d’armes, le Parlement doit prendre ses responsabilités et refuser l’assouplissement de la loi sur le matériel de guerre.
L’assouplissement pour les pays dits « de l’annexe 2 » favoriserait notamment les États et leurs gouvernements controversés, tels que la Hongrie ou les États-Unis, qui sont aujourd’hui déjà régulièrement approvisionnés en matériel de guerre suisse. La proximité d’Orban avec Poutine et le comportement de Trump parlent d’eux-mêmes. 

Si cette modification passe, le GSsA et ses alliés ont déjà annoncé le lancement du référendum correctif et continuerons de défendre l’idée qu’aucun matériel de guerre ne doit être envoyé à des pays qui bafouent les droits humains ou sont impliqués dans des guerres.

Vous trouverez les chiffres des exportations d’armes du premier semestre 2025 sous ce lien.