Fatal pour la politique de sécurité : les bourgeois se moquent du service civil

Fatal pour la politique de sécurité : les bourgeois se moquent du service civil

18.6.2025. Aujourd’hui, le Conseil national a adopté la révision de la loi sur le service civil. L’objectif prétendu et absurde de cette révision, à savoir « assurer » les effectifs illégalement élevés de l’armée, n’est pas atteint. Pire encore : la décision n’est même pas compatible avec sa propre Constitution. La décision montre bien plus l’irrationalité de la moitié droite du Conseil en matière de politique de sécurité. Le GSsA soutiendra un éventuel référendum.

L’armée continue de présenter un sureffectif illégal. Malgré cela, le Conseil fédéral et le Parlement veulent « garantir les effectifs de l’armée » et réduire les « nombreux départs » vers le service civil. Par sa décision d’aujourd’hui, le Conseil national veut réduire de 40% les admissions au service civil au moyen de six mesures. Les mesures proposées n’ont qu’un effet marginal. La secrétaire du GSsA Pauline Schneider explique : « Voici ce que cette révision apporte : Quelques soldats et recrues de plus qui se tournent les pouces dans les casernes en attendant l’ennemi imaginaire, beaucoup plus d’inaptes et, en contrepartie, moins de personnes au service civil qui s’occupent de personnes ou qui effectuent des missions environnementales importantes ».

Pour le GSsA, il est clair que les civilistes apportent une grande valeur ajoutée à la sécurité de la Suisse. Leurs engagements en faveur de l’environnement ou dans le domaine social, notamment pendant la pandémie de Covid ou dans les centres fédéraux d’asile après le déclenchement de la guerre en Ukraine, sont d’une grande importance. Malgré cela, le Conseil national combat le service civil par principe et sur le fond.

La révision proposée est en outre en conflit avec la Constitution fédérale et le droit international. Par exemple avec le principe de la proportionnalité, de l’égalité des droits et, en partie, elle va même à l’encontre du droit d’effectuer un service civil de remplacement pour des raisons de conscience. « La mesure 1 de la révision décidée aujourd’hui a pour conséquence que, dans certains cas, le service civil doit être effectué jusqu’à 150 fois plus longtemps que le service militaire. Cela entame considérablement le principe de proportionnalité », constate Pauline Schneider.

Toutes les mesures décidées aujourd’hui n’ont aucun fond, elles sont prises par pure idéologie bourgeoise et belliciste. Le GSsA le sait par expérience de son propre conseil aux soldats : les innombrables personnes qui, à juste titre, ne veulent pas s’engager dans l’armée, trouvent toujours un moyen. Rayyân Rehouma, secrétaire politique du GSsA conclut : « Beaucoup de personnes préfèrent se faire déclarer inaptes et ne servent ni le service civil ni l’armée. Le jour viendra où l’armée et ses soutiens se rendront compte que toutes les décisions et tous les affaiblissements du service civil ne serviront à rien tant qu’une réflexion sur l’obligation de servir n’aura pas été menée ». Si le Conseil des Etats ne relève pas la barre, le GSsA se tient prêt à soutenir un éventuel référendum.

Outre la révision de la loi sur le service civil, un autre objet concernant le service civil était à l’ordre du jour. Le postulat demandant d’examiner la réintroduction de l’examen de conscience a également été accepté, au grand regret du GSsA. Cette décision est également dénuée de tout bon sens. Plus de coûts, plus de bureaucratie, plus d’inaptes et, en somme, une utilité nulle.

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