Frontex, l’agence européenne de protection des frontières, est synonyme d’une politique migratoire inhumaine et qui viole les droits humains aux frontières extérieures. Son budget devrait croître pour atteindre 11 milliards en 2027. La Suisse prévoit de contribuer 61 millions de francs par an pour la militarisation des frontières extérieures européennes. Le GSsA participera au lancement d’un référendum contre cette décision.
Depuis des décennies, la droite fait campagne avec la politique migratoire. C’est grâce aux sentiments ouvertement racistes et xénophobes que les partis de droite et d’extrême droite ont pu marquer une ascension si fulgurante. Ils gagnent des élections et justifient l’augmentation des budgets de la défense avec des avertissements contre les « flux de migrants », les « demandeurs d’asile » et les « étrangers criminels ». Tandis que les valeurs européennes sont prônées à Bruxelles et à Strasbourg, on ajoute des barbelés aux frontières au Maroc, en Pologne et aux Balkans. L’Union européenne construit des camps de concentration en Grèce et a négocié un pacte migratoire avec le dictateur turc. En même temps, les États ne procèdent presque plus au sauvetage en mer et les équipes de sauvetage issues de la société civile sont criminalisées.
L’UE finance des violations des droits humains en Libye
Cette politique des valeurs européennes « alternatives » a coûté la vie à plus de 44’764 personnes depuis 1993. En réalité, ce chiffre est certainement beaucoup plus élevé. Selon des rapports récents sur les camps de concentration libyens, des personnes emprisonnées seraient torturées, violées et tuées. Ces camps sont placés sous l’autorité des milices libyennes, mais financés par l’Union européenne. Si les réfugié.es parviennent à s’échapper des camps et à trouver une place dans un canot pneumatique, ils/elles se retrouvent dans le viseur de Frontex et des dénommés corps de garde-côtes libyens, eux aussi des milices. Le droit maritime stipule que si l’équipage d’un bateau, quel qu’il soit, voit des personnes en détresse, il doit les sauver. Frontex décide de fermer les yeux sur ce principe fondamental en ignorant tout simplement les embarcations surpeuplées et instables ou en les surveillant à l’aide de drones. Ainsi ils peuvent contourner le droit maritime. Parfois, les « garde-côtes libyens » sont appelés à l’aide. Ceux-ci procèdent de façon extrêmement brutale : ils menacent les équipes de sauvetage civiles avec des armes automatiques ou percutent leur bateau.
Des documents prouvent que les garde-côtes grecs tentent de repousser des réfugié.es vers la Turquie à l’aide de refoulements, et ce bien que les réfugié.es se trouvent déjà sur le territoire grec, ce qui leur donne le droit de déposer une demande d’asile. Frontex connaît ces pratiques et les soutient même parfois. Si les réfugié.es arrivent tout de même en Grèce et sur le continent européen, ils/elles doivent traverser un véritable parcours du combattant constitué d’obstacles administratifs et de camps. Ils doivent souvent traverser plusieurs pays où ils sont détenus dans des conditions inhumaines ou alors on les empêche de traverser les frontières en les menaçant de violences. Il existe une seule constante : Frontex.
Plus d’armes pour Frontex
L’Union européenne prévoit de transformer Frontex en troupe de combat de 10’000 personnes au cours des prochaines années. Pour cela, il faudra plus de personnel, mais surtout plus d’armes. Une équipe autour du présentateur allemand Jan Böhmermann a découvert que Frontex avait mené des entretiens avec la crème de la crème de l’industrie des armes. Frontex a beau les nier, il existe des preuves des rencontres entre Frontex et des représentant.es des lobbies de l’armement, dont Thales et Safran, qui possèdent des bureaux en Suisse. Les autorités suisses ont également participé à ces rencontres.
Frontex constitue le nouveau rempart défendant la politique néolibérale et néocoloniale de l’UE. Les frontières sont déjà fortement militarisées aujourd’hui et le deviendront bien plus à l’avenir. Nous devons nous défendre contre cette politique migratoire meurtrière et inhumaine. Un premier pas serait de ne pas verser un franc de plus à Frontex. La Suisse doit cesser immédiatement son soutien financier.