La Suisse continue de gagner des millions grâce aux violations des droits humains

La Suisse continue d’exporter du matériel de guerre pour millions vers des pays dont les gouvernements commettent systématiquement des violations des droits humains.

L’année record de 2020 n’est pas battue durant les neuf premiers mois de cette année, mais en comparaison de plusieurs années, les exportations continuent d’augmenter. En 2021, la Suisse a déjà accumulé plus de 503 millions grâce au matériel de guerre, soit plus que sur l’ensemble des années 2016, 2017 et 2018. Et ce, alors que nous sommes confronté-e-s à une pandémie et à une crise climatique de plus en plus menaçante.

Il est particulièrement choquant de constater que des armes d’une valeur de plus de 30 millions de francs ont déjà été exportées vers l’Arabie saoudite, un pays qui pratique les châtiments corporels et les exécutions publiques et qui est également fortement impliqué dans la guerre du Yémen. Par rapport à l’année dernière, les exportations ont été multipliées par dix. Les affaires lucratives avec les Émirats arabes unis se poursuivent également. Au cours des trois derniers trimestres, par exemple, du matériel de guerre d’une valeur de cinq millions de francs a déjà été exporté vers le pays. Comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis sont également impliqués dans la guerre du Yémen. Jamais auparavant autant d’armes n’avaient été vendues à la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite.

La Suisse fait également des affaires avec l’État turc pour un montant de plus de 2,5 millions de francs suisses, contribuant ainsi à financer la guerre contre la population kurde et d’autres minorités ethniques. En particulier, la Turquie agit sans scrupules contre la région autonome de Rojava au Kurdistan du Nord, qui est organisée selon les idées de l’écologie sociale, et n’a commencé une nouvelle offensive militaire que début octobre.

« Derrière l’image cultivée de la Suisse neutre se cache un pays qui gagne sans scrupule des millions grâce aux violations des droits humains commises par des gouvernements », résume Pauline Schneider. Au lieu de continuer à faire des profits sur la guerre et la souffrance, la Suisse doit faire face aux problèmes d’aujourd’hui et utiliser tous les moyens pour lutter contre les crises du Covid et du climat.