La vache sacrée s’agite

08.03.24 – La fuite d’une note interne marque le début d’un nouveau round de discussions sur l’état des finances de l’armée. Alors que des informations contradictoires ont été rendues publiques au cours des derniers mois, l’apparition d’un nouveau document provoque des remous. La vache sacrée de la Suisse tente ainsi, tant bien que mal, d’empêcher la décision parlementaire sur le budget. Le GSsA exige que la clarté soit enfin faite sur cette affaire et demande au chef de l’armée Thomas Süssli de démissionner.

Ces dernières semaines, des informations contradictoires ont été rendues publiques par différentes sources : après que la Commission des finances du Conseil national a clairement communiqué le 16.02.24 que l’armée ne se trouvait en aucun cas dans une situation financière critique, la discussion aurait dû être définitivement close. Mais le fait que la situation s’enflamme une nouvelle fois aujourd’hui semble tout à fait voulu du point de vue du GSsA. “Si l’armée fait passer divers projets comme le F-35, le programme Air 2030 et d’innombrables autres programmes de réarmement sans tenir compte de l’air du temps financier, il n’est pas étonnant que ce calcul ne fonctionne pas”, commente Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA.

Le va-et-vient de la base de discussion est absurde et manipulateur : “On trompe ainsi la population sur la base d’un alarmisme et on tente de renverser des décisions parlementaires déjà prises. Nous critiquons vivement le comportement antidémocratique de la direction de l’armée”, explique Pauline Schneider. Le moment où les contradictions au sein de la direction de l’armée apparaissent au grand jour est d’autant plus significatif : il est évident que les décideurs tentent d’empêcher de repousser le doublement du budget de l’armée jusqu’en 2035. Nos élu-es ne doivent en aucun cas se laisser mettre à genoux par de telles manœuvres.

“Le fait que des coupes et des réductions soient imminentes dans tous les domaines de la Confédération, mais que l’armée refuse catégoriquement d’apporter sa contribution au rêve bourgeois d’un budget stable, est effronté”, estime Pauline Schneider. “Si nous n’avons pas d’argent pour développer le service public, renforcer l’AVS ou la sécurité sociale dans notre pays, alors l’armée doit aussi apporter sa pierre à l’édifice”.

C’est pourquoi le GSsA exige que le Parlement assume sa tâche, qu’il regarde de près l’armée dans les programmes de réarmement précédents et qu’il n’approuve en aucun cas le programme d’armement 2024. Il ne faut pas que les dirigeants de l’armée et du DDPS renversent des décisions démocratiques en mettant une telle pression sur nos représentant-es de la population. Le GSsA exige en outre que la situation financière de l’armée soit définitivement clarifiée et qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise en place. En fin de compte, les conséquences personnelles ne peuvent plus être éludées plus longtemps. Le GSsA exige donc que le chef de l’armée Thomas Süssli, en tant que responsable, tire les conclusions qui s’imposent et annonce sa démission.

,