L’armée toujours en manque et de transparence dans la question des effectifs

Le DDPS prouve une fois de plus son manque de transparence et de sérieux. Après avoir présenté pendant des années les effectifs de l’armée comme étant en danger, on constate un sureffectif illégal. Aujourd’hui, l’armée a recours à des astuces pour calculer un effectif inférieur à ce qu’il est réellement. Le DDPS crée ainsi une prétendue base politique pour affaiblir par exemple le service civil. Le GSsA exige que la discussion sur les effectifs de l’armée soit enfin transparente et claire.

Il y a un peu plus d’un an, le magazine en ligne Republik publiait un article qui non seulement rendait public le fait que les effectifs de l’armée étaient illégalement trop élevés, mais qui mettait également l’accent sur les calculs peu transparents du DDPS. Ces derniers prévoyaient un sous-effectif imminent. La base de calcul n’était cependant pas du tout compréhensible, comme le GSsA l’avait expliqué sur son site internet (lien de l’article en allemand). La secrétaire du GSsA Pauline Schneider se souvient : “Les chiffres du DDPS le montrent clairement : L’armée n’a pas de problème d’effectifs, ni maintenant ni sur le long terme”.

Entre-temps, un message du Conseil fédéral est en consultation, qui veut rendre l’effectif trop élevé de l’armée temporairement légal. Dans un article paru aujourd’hui, Republik révèle que le DDPS utilise des techniques pour le moins astucieuses pour faire croire que les effectifs de l’armée pour les années à venir sont moins importants qu’ils ne le sont en réalité : en retirant dès le début de l’année 2023 les militaires en dernière année de service afin de ne plus les compter le jour de référence du recensement de l’armée, le 1er mars. Pourtant, ces personnes peuvent être convoquées et contribuent donc aux effectifs de l’armée. Jusqu’en 2022, elles ont pourtant été comptées dans l’effectif de l’armée lors de leur dernière année de service. 

Pauline Schneider commente : “Une fois de plus, l’armée trompe la population au lieu de faire preuve de transparence”. Soudain, plus aucun recensement de l’armée n’est publié et, tout aussi soudainement, l’armée aurait diminué de 4000 personnes sans que cela puisse être justifié. Le DDPS fait ainsi le jeu des bourgeois : le faux récit d’une armée sous-amplifiée sert depuis des années à affaiblir des institutions comme le service civil et à exiger des milliards de l’argent des contribuables. “Le DDPS crée ainsi une prétendue raison de légitimation pour la politique afin d’affaiblir le service civil”, constate la secrétaire.

Le GSsA critique vivement cette procédure délibérément manipulatrice et exige que la transparence soit enfin instaurée dans la discussion enchevêtrée sur l’effectif de l’armée, au lieu de continuer à l’empêcher. Le fait qu’un département traite de manière aussi arbitraire des chiffres qui sont soumis à une législation n’est pas acceptable. Le GSsA demande donc qu’un organe indépendant – par exemple sous la forme d’une commission – ait accès aux chiffres et aux calculs du DDPS et les publie sous une forme objective.