Aujourd’hui, le Conseil des États a débattu du message sur l’armée 2024 : Il a suivi les propositions de la CPS-E et a ainsi augmenté une nouvelle fois les dépenses militaires déjà très élevées contenues dans le message sur l’armée. Il fait ainsi fi d’une décision parlementaire de décembre 2023, qui prévoyait d’augmenter le budget de l’armée à 1% du PIB d’ici 2035 au lieu de 2030.
Avec des crédits d’engagement d’un montant de 4,2 milliards de CHF (programme d’armement, acquisition de matériel d’armée) et un plafond de dépenses 2025-2028 de 25,8 milliards de CHF, le message sur l’armée était déjà une affaire impossible à financer avant les délibérations du Conseil des États. Le Conseil des États a suivi sa commission de la politique de sécurité et a augmenté le programme d’armement de 600 millions de CHF ainsi que le plafond de dépenses de 4 milliards de CHF. Le programme d’armement a ainsi plus que doublé, tandis que la dernière décision prévoit de réaliser l’objectif de gonfler les dépenses de l’armée à 1% du PIB d’ici 2030 au lieu de 2035.
Comme si cela ne suffisait pas, le Conseil des Etats a décidé de compenser la moitié de l’augmentation de 4 milliards de CHF dans la coopération internationale. Ce qui n’avait eu lieu jusqu’à présent que de manière implicite est désormais exigé sans vergogne : L’armée coupe les vivres à d’autres domaines. Ce qui n’avait eu lieu jusqu’à présent que de manière implicite est désormais exigé sans vergogne : L’armée coupe les vivres à d’autres domaines. « Alors que même la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter appuie sur la pédale de frein concernant les dépenses de l’armée, les conseillères et conseillers aux États veulent à tout prix faire avancer le réarmement insensé », constate la secrétaire du GSsA Pauline Schneider. « En décembre encore, le Parlement a décidé d’une augmentation jusqu’en 2030 au lieu de 2035. Ce n’est malheureusement pas la première fois que des décisions démocratiques de principe sont jetées aux orties au profit d’une politique de sécurité bourgeoise et angoissée. Il suffit de penser à des exemples comme l’acquisition du F-35 ou le bricolage de la loi sur le matériel de guerre ».
Une gestion irresponsable
« Il est inadmissible que l’on coupe dans la formation, la coopération internationale ou les rentes de veuves, alors que l’armée gaspille des milliards pour se balader sur l’autoroute avec des avions de combat », critique encore Pauline Schneider. Cet immense réarmement doit être considéré de manière d’autant plus critique que l’armée et le DDPS ont prouvé ces derniers mois qu’ils ne maîtrisaient pas la gestion de l’argent du contribuable. Pauline Schneider ajoute : « Aucun autre service fédéral ne pourrait se permettre une augmentation aussi effrontée après une telle débâcle en termes de communication et de finances ».
De plus, les décisions du Conseil des États se basent sur des scénarios de menace qui sont hautement improbables. « Le commandement de l’armée veut jouer à la guerre avec l’argent des contribuables : Avec les scénarios esquissés dans le message, ils montrent qu’il ne s’agit pas de dangers réels pour la population, mais d’acheter le plus de matériel militaire possible », remarque Pauline Schneider. « Mais cela n’a aucun fondement : on cherche en vain dans le message sur l’armée des menaces dont la réalisation est réellement probable. En matière de sécurité, la Suisse passe à côté de son objectif ».