Le Conseil fédéral poursuit son rapprochement discret avec l’OTAN

Aujourd’hui, le Conseil fédéral a décidé d’adhérer à l’European Sky Shield Initiative (ESSI). Ce faisant, il cimente une fois de plus le rapprochement au coup par coup avec l’OTAN. Le GSsA critique cette procédure antidémocratique, notamment le fait que cette décision soit prise sans large débat politique sur la sécurité et la neutralité de la Suisse.

Avec la mise en œuvre de la déclaration d’intention pour l’adhésion à Skyshield, le Conseil fédéral prend la prochaine décision, ce qui signifie un pas de plus vers le rapprochement avec l’OTAN. “Une fois de plus, le rapprochement avec une alliance militaire est décidé sans concertation de la population, comme cela a déjà été le cas pour l’acquisition de l’avion de combat F-35”, déclare la secrétaire du GSsA Pauline Schneider. 

La rapprochement avec l’OTAN est une promesse de sécurité vide de sens. “La Suisse s’engage ainsi dans des coopérations, alors qu’en cas d’urgence, on ne sait toujours pas à quoi ressemblerait cette coopération. Elle perd ainsi sa crédibilité en tant qu’Etat neutre et non aligné”, déclare encore Pauline Schneider. 

La Suisse ferait bien de s’engager pour une politique de paix active au lieu de s’engager dans un tel exercice d’équilibriste. Il y a deux semaines, le Conseil fédéral a pourtant émis un signal contraire : Il a déclaré qu’il ne souhaitait pas adhérer au principal traité international de désarmement nucléaire de notre époque – le TIAN. “À une époque où la menace nucléaire n’a jamais été aussi élevée que depuis la guerre froide, il est honteux de prendre ses distances avec le TIAN et de s’incliner ainsi devant les puissances nucléaires.”, ajoute Pauline Schneider.

Il est en outre choquant que les commissions de politique étrangère et de sécurité ne soient consultées qu’après l’approbation de la déclaration d’adhésion. “Cette procédure est absurde du point de vue de la politique démocratique. “Les organes politiques doivent être expressément consultés avant une telle décision”, critique Pauline Schneider. “Nous attendons du Conseil fédéral qu’il se soumette enfin à une discussion sérieuse sur le rôle de la Suisse en matière de politique étrangère et de sécurité, au lieu de décider de questions hautement explosives par-dessus la tête de la population”. 

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