Le GssA condamne fermement la décision du Conseil fédéral d’hier soir, annonçant qu’il ne reprendrait plus intégralement toutes les sanctions de l’UE contre la Russie. De cette manière, le Conseil fédéral entend protéger les profiteurs de guerre au lieu de faire preuve de solidarité avec l’Ukraine.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, la Suisse a soutenu les mesures de l’UE à l’encontre de la Russie. Malgré une mise en œuvre qui n’a pas été suffisante, le signal était pourtant clair : la Suisse assumait une responsabilité internationale concernant les profiteurs de guerre. “Annoncer que la Suisse ne prendrait pas de sanctions contre les négociants de matières premières est une annonce désolante : cela signifie que le Conseil fédéral préfère soutenir les profiteurs de guerre, et non offrir son soutien à l’Ukraine” déclare Pauline Schneider, secrétaire du GssA.
En effet, la Suisse a contribué à armer Poutine, notamment par le biais du négoce des matières premières : avant le début de la guerre, plus d’un tiers des revenus de l’Etat russe provenait des recettes du pétrole et du gaz. Ce n’est pas une surprise, depuis toujours, la Suisse crée des conditions « idéales » pour ces groupes grâce à sa politique de faible imposition. “En tant que plaque tournante des sources d’énergie russes et paradis fiscal des groupes de négoce de matières premières, la Suisse a ainsi une part de responsabilité dans le financement de cette guerre. Et aujourd’hui, le signal envoyé par le Conseil fédéral à la communauté internationale est lourd de conséquences” ajoute Pauline Schneider.
Il y a une année, une alliance dont le GssA faisait partie déposait au Parlement une lettre ouverte signée par plus de 15’000 personnes. Cette dernière demandait l’introduction d’un impôt sur les bénéfices de guerre, qui serait utilisé pour la reconstruction de l’Ukraine. Il semblerait pourtant que les demandes du Parlement, à l’instar de cette initiative parlementaire allant dans le même sens que la lettre ouverte, ou les pressions populaires n’ont pas été entendues par le Conseil fédéral. Le GssA demande que cette décision soit corrigée rapidement, et que le Conseil fédéral ne se positionne pas en opposition à l’UE sur ces sanctions.