Selon les médias, le Conseil fédéral va probablement rejeter le traité d’interdiction sur les armes nucléaires. Il s’avère qu’il se laisse prendre en otage par l’OTAN. La Suisse accuse ainsi un retard embarrassant en matière de désarmement nucléaire. Le GSsA demande au Conseil fédéral de signer immédiatement le TIAN (Traité d’interdiction des armes nucléaires).
Le TIAN est entré en vigueur en 2021 et a pour objectif le désarmement nucléaire mondial. La Suisse a participé à l’élaboration du traité depuis le début des négociations et l’a approuvé lors de l’Assemblée générale de l’ONU en 2017. Dès 2018, le Parlement suisse a demandé au Conseil fédéral de signer ce traité d’interdiction des armes nucléaires. Celui-ci n’a pourtant toujours pas signé le traité.
Le retard embarrassant de la Suisse
Le Conseil fédéral a retardé sa décision de signer en invoquant la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine. Ce faisant, il a argumenté que le traité entravait le rôle de médiateur neutre de la Suisse entre les États nucléaires et non-nucléaires. Or, des rapports actuels des médias indiquent que le Conseil fédéral rejetterait le traité d’interdiction des armes nucléaires et qu’il se laisserait donc massivement influencer dans sa décision par les États dotés d’armes nucléaires. « Cela met en danger le rôle de la Suisse en tant qu’avocate des droits humains et de la population, ainsi que sa neutralité et sape le pouvoir de décision du Parlement suisse », déclare Pauline Schneider, secrétaire du GSsA.
Après l’annonce par Poutine en février 2023 de la suspension de la participation russe au traité New Start, il serait pourtant primordial de renforcer les accords internationaux sur le désarmement nucléaire en ce moment précis. Le régime de Poutine tombera tôt ou tard. Nous devons dès aujourd’hui tout mettre en œuvre pour qu’une architecture de sécurité globale soit ensuite mise en place, dans laquelle aucun État ne pourra menacer la population mondiale avec des armes nucléaires. « En tant qu’État dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse peut et doit apporter sa contribution pour minimiser la menace nucléaire », explique encore Pauline Schneider. « Mais le fait que le Conseil fédéral se laisse prendre en otage par les États dotés d’armes nucléaires et ne s’oppose pas de manière conséquente à l’utilisation d’armes nucléaires est négligent en matière de politique de sécurité et fatal pour la réputation de la Suisse ».
Un traité à signer d’urgence !
« L’utilisation d’armes nucléaires n’est en aucun cas conforme au droit international humanitaire. La Suisse doit donc ratifier le traité le plus rapidement possible », explique Kilian Bello, également secrétaire du GssA. À une époque où une course aux armements nucléaires se prépare, la Suisse est à la traîne au niveau international par rapport aux presque 100 États participant au TIAN. Parmi ces derniers, on trouve l’Irlande et l’Autriche, des États européens ayant une politique de sécurité comparable à celle de la Suisse. En signant le traité d’interdiction des armes nucléaires, ces derniers affirment leur volonté de poursuivre sérieusement une politique de désarmement nucléaire. « Nous critiquons vivement le fait que la Suisse, pour se rapprocher de l’OTAN, renonce à une contribution centrale au désarmement nucléaire », termine Kilian Bello. Le GSsA demande donc au Conseil fédéral de signer immédiatement le TIAN.
Contacts médias :
Pauline Schneider, pauline@gssa.ch, 078 649 76 48.
Kilian Bello, kilian@gssa.ch, 079 481 04 60.