Le conseiller fédéral Martin Pfister a présenté aujourd’hui la stratégie en matière de politique d’armement. Le GSsA estime que cette stratégie provient directement de la plume de l’industrie de l’armement et n’a rien à voir avec une véritable politique de sécurité. En outre, une contradiction flagrante apparaît lorsqu’il s’agit de l’acquisition de l’avion de combat F-35.
Avec la conférence de presse d’aujourd’hui sur la stratégie en matière de politique d’armement, le Conseil fédéral a ouvert la campagne de votation sur le référendum contre l’assouplissement de la loi sur le matériel de guerre. Les récits de Martin Pfister ne peuvent pas être compris autrement que comme une volonté d’ouvrir la porte à de nouveaux profits pour l’industrie suisse de l’armement, sans aucun fondement en matière de politique de sécurité. « Encore plus d’exportations grâce à des lois assouplies entraînent encore plus de morts dues au matériel de guerre suisse dans le monde entier. Le conseiller fédéral Martin Pfister s’incline complètement devant le lobby de l’armement », remarque Pauline Schneider, secrétaire du GSsA.
La directive selon laquelle 60% de toutes les acquisitions d’armement devront à l’avenir être effectuées en Suisse, 30% en Europe et les 10% restants ailleurs, va de pair avec les passes-droits massifs accordés à l’industrie de l’armement. Il en ressort clairement que le Conseil fédéral veut miser davantage sur les systèmes européens. Mais comme il n’est pas prêt à stopper l’acquisition du F-35, il se laisse cette clause des 10% ouverte. Selon Pauline Schneider, « le Conseil fédéral est contradictoire. Bien qu’il souhaite manifestement s’affranchir de la dépendance américaine, il poursuit l’achat du F-35. Au vu de la décision populaire contournée de 2021, cela manque de courage et de respect envers les 42’500 personnes qui ont demandé l’arrêt des contrats dans notre récente pétition ».
Enfin, avec sa stratégie en matière de politique d’armement, le Conseil fédéral veut encourager la collaboration avec les hautes écoles. « La dernière chose que nous demandons actuellement à la science, c’est de poursuivre la recherche et l’innovation sur des instruments militaires… », conclut Pauline Schneider.