Le GSsA critique la décision de transmettre du matériel de guerre

Le GSsA critique la décision prise aujourd’hui par la CPS-N d’autoriser la transmission de matériel de guerre à certains pays, ce qui permettrait à des biens d’armement suisses d’atterrir dans des États auxquels la Suisse ne pourrait pas livrer autrement. Pour le soutien à l’Ukraine, le Parlement devrait se concentrer sur les leviers efficaces de la Suisse.   

La CPS-N a approuvé aujourd’hui d’une courte tête une initiative parlementaire visant à autoriser, sous certaines conditions, la transmission de matériel de guerre suisse à certains pays. Le GSsA reste sceptique. “Certes, cette initiative est plus restrictive que d’autres et contient diverses conditions auxquelles le matériel de guerre peut être transmis. Mais elle augmente le risque que les pays acheteurs transmettent du matériel de guerre suisse à des États que la Suisse n’approvisionnerait pas directement”, critique la secrétaire du GSsA Pauline Schneider. “Alors que le Parlement a déjà décidé, par le biais d’une motion de la CPS-E, de torpiller les acquis de l’initiative correctrice, il s’agit là aussi d’une nouvelle intervention ayant pour but d’abaisser autant que possible les obstacles aux exportations d’armes en faveur de l’industrie de l’armement”.

Depuis la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, le GSsA a appelé par les moyens les plus divers les politiques à soutenir l’Ukraine par des moyens plus efficaces comme des sanctions, l’introduction de l’asile dans les ambassades, des contributions plus élevées pour l’aide humanitaire, le blocage systématique des fonds des oligarques russes ou un impôt sur les bénéfices de guerre. “La Suisse dispose de leviers plus efficaces que les exportations de matériel de guerre pour aider l’Ukraine. Le débat sans fin sur les livraisons d’armes indirectes à l’Ukraine révèle un problème fondamental, à savoir que la Suisse, pays neutre, a une industrie d’armement orientée vers l’exportation”, commente encore Pauline Schneider. Le rôle de la Suisse est différent de celui des pays de l’OTAN. Par exemple, la conférence du Bürgenstock n’aurait pas pu avoir lieu sous cette forme en cas de livraison indirecte d’armes par la Suisse, car son statut de médiateur aurait été difficilement reconnu. 

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