Le milliard supplémentaire de la honte

La commission de politique de sécurité du Conseil national (CPS-N) a accepté la proposition d’augmenter d’un nouveau milliard le programme d’armement 2025. Le GSsA demande un moratoire immédiat, ainsi que la soumission des budgets d’armement au peuple. 

Pour rappel, en février dernier, Viola Amherd offrait son cadeau de départ : le message sur l’armée 2025 avec une demande de crédit de 1.69 milliards de francs pour l’armée. La majorité de ce montant effarant destiné à l’achat de chars et d’autres biens d’armement pourrait encore être augmenté. Aujourd’hui, la CPS-N a proposé d’ajouter un nouveau milliard de francs à ce programme déjà insensé. “Après tous les scandales de ce début d’année au sein de l’armée, et la situation géopolitique mondiale mouvante, il est absurde de vouloir investir dans dans un réarmement dont le financement reste inexpliqué, au détriment de la coopération internationale ou la santé”, s’insurge Pauline Schneider, secrétaire politique au GSsA. 

Ce milliard supplémentaire est destiné à l’achat de munitions – plus précisément pour les systèmes BODLUV GR, BODLUV MR ainsi que pour l’appui de feu indirect à moyenne distance.  Alors que ces derniers mois les autres budgets de la Confédération sont dans le rouge, et que des coupes drastiques ont été mises en place, seule l’armée semble pouvoir recevoir des milliards sans planification concrète. “Le DDPS traverse une profonde crise de gouvernance. Des problèmes d’une telle ampleur ne peuvent pas être simplement comblés par de l’argent. Nous attendons du Parlement qu’il prenne ses responsabilités et renonce à augmenter le programme d’armement”, critique Pauline Schneider.

Pour le GSsA, il est évident que ces investissements n’assurent pas la sécurité de la Suisse. Il demande donc un moratoire immédiat sur les dépenses militaires, et la mise en place d’une analyse lucide des risques encourus. “Une nette majorité de la population se prononce dans les sondages contre une augmentation des dépenses militaires. Au lieu d’augmenter encore les dépenses, la politique doit enfin présenter les milliards de l’armement au peuple. Nous ne pouvons pas jouer avec l’argent des contribuables et prétendre se soucier de la sécurité de la population alors que nous n’analysons pas les dangers actuels !”, ajoute Pauline Schneider. C’est pourquoi le GSsA réitère également sa demande au nouveau chef du DDPS Martin Pfister de soumettre les budgets d’armement au vote populaire.
 

,