Les chiffres de l’horreur : les exportations de matériel de guerre ont augmenté de 220% durant le premier trimestre

Ce matin, le Seco a publié les nouveaux chiffres concernant les exportations de matériel de guerre. Les exportations de matériel de guerre ont augmenté de 220% par rapport à la même période de l’année précédente. Les exportations pour près de 111 millions de francs à destination de l’Indonésie sont particulièrement problématiques.

Durant les trois premiers mois de cette année, la Suisse a exporté du matériel de guerre pour un montant total de 394’210’191 francs suisses. En comparaison avec les 123’291’653 francs suisses de l’année précédente, cela constitue une augmentation de 220%. Durant ce premier trimestre 2020, la Suisse a exporté presque autant d’armes que durant toute l’année 2016. Les chiffres publiés aujourd’hui infirment une nouvelle fois l’argument de l’industrie de l’armement selon lequel les critères d’autorisation des exportations doivent être assouplis, afin de permettre à l’industrie de l’armement suisse de rester compétitive. « Les plaintes de l’industrie de l’armement s’avèrent être de la pure propagande», commente Thomas Bruchez, co-secrétaire du GSsA. « Au lieu de faciliter les exportations d’armes, il faudrait plutôt des critères d’exclusion fiables ».

Les chiffres publiés montrent que la Suisse continue d’exporter des armes vers des plusieurs Etats qui violent gravement et systématiquement les droits humains ou qui sont impliqués dans un conflit armé. Les exportations d’armes pour un montant de près de 111 millions de francs à destination de l’Indonésie sont particulièrement préoccupantes. En effet, une campagne de purge a été menée dans ce pays contre des personnes qui auraient vendu ou consommé de la drogue, ce qui a conduit à diverses exécutions extrajudiciaires. Les exportations d’armes pour près de 12 millions de francs en direction du Brésil, où le niveau de respect des droits humains s’est massivement détérioré sous l’égide de Jair Bolsonaro, sont elles aussi hautement problématiques. Enfin, des exportations d’armes ont à nouveau été autorisées vers des pays impliqués dans la guerre du Yémen tels que le Bahreïn, l’Arabie Saoudite ou encore les Emirats arabes unis.

Thomas Bruchez, co-secrétaire du GSsA conclut : «C’est révoltant ! Alors que l’année dernière, 100’000 signatures ont été récoltées en deux mois pour l’initiative correctrice, le Seco fait comme si de rien n’était. L’avis de la population est tout simplement ignoré, qui plus est sur le dos de la tradition humanitaire de la Suisse. »

Vous trouverez les chiffres actuels des exportations ici: http://www.seco.admin.ch/seco/fr/home/Aussenwirtschaftspolitik_Wirtschaftliche_Zusammenarbeit/Wirtschaftsbeziehungen/exportkontrollen-und-sanktionen/ruestungskontrolle-und-ruestungskontrollpolitik–bwrp-/zahlen-und-statistiken0/2020.html