11.03.2025. Les exportations de matériel de guerre se maintiennent à un niveau constamment élevé en 2024, tandis que les nouvelles demandes d’autorisation d’exportation ont presque doublé. Parmi les pays acheteurs, on trouve des Etats qui violent les droits humains comme le Qatar, l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis. Le GSsA met en garde avec insistance contre les propositions d’assouplissement de la loi sur le matériel de guerre.
Aujourd’hui, le Seco a présenté les chiffres relatifs aux exportations de matériel de guerre pour l’année 2024. Avec une valeur totale de 664,7 millions de francs, les chiffres d’exportation restent dans la moyenne des dix dernières années et donc à un niveau constamment élevé. La valeur des nouvelles demandes d’exportation approuvées a presque doublé par rapport à l’année dernière (de 1030,5 à 1854,1 millions de francs).
Parmi les Etats destinataires de matériel de guerre figurent toujours des Etats qui violent les droits humains comme le Qatar ou les Emirats arabes unis. L’Arabie saoudite a également reçu 14 millions de francs pour l’exportation de pièces détachées. En ce qui concerne les biens militaires spéciaux, des exportations d’une valeur remarquablement élevée, de l’ordre de plusieurs millions, ont également été effectuées vers l’Arabie saoudite, le Qatar, le Rwanda ou le Vietnam. “Il est inacceptable que des armes continuent d’être exportées vers des pays qui ne respectent pas les droits humains. Nous demandons au Seco et au Conseil fédéral de mettre en œuvre de manière conséquente les critères définis dans la loi pour les exportations d’armes », déclare Rayyân Rehouma, secrétaire politique du GSsA.
Au vu de la stabilité des chiffres d’exportation et de l’augmentation des autorisations, il semble absurde que le Parlement discute d’assouplissements de la loi sur le matériel de guerre sous la menace de l’industrie de l’armement. Les assouplissements demandés doivent permettre, pour les profits de l’industrie de l’armement, de livrer directement ou par le biais d’affaires de contournement du matériel de guerre à des Etats qui ne devraient plus recevoir aujourd’hui de matériel de guerre de la Suisse en raison de leur situation en matière de droits humains ou de leur implication dans une guerre civile. “Le monde ne sera pas plus sûr si la Suisse alimente en armes des régimes injustes et attise la course mondiale aux armements. Une industrie d’armement orientée vers l’exportation est en contradiction fondamentale avec le rôle de médiateur et d’acteur humanitaire de la Suisse. C’est pourquoi le GSsA combattra résolument les propositions d’assouplissement de la loi sur le matériel de guerre”, déclare Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA.