La commission de politique de sécurité du Conseil national (CPS-N) a pris aujourd’hui deux décisions importantes qui ont toutes deux pour but de vider le service civil de sa substance. D’une part, il est demandé d’introduire le plus rapidement possible ce que l’on appelle « l’obligation de servir dans la sécurité » et d’autre part, la commission exige d’examiner la réintroduction de l’examen de conscience pour le service civil. Le GSsA s’opposera avec véhémence à ces projets.
Introduction la plus rapide possible de l’obligation de servir dans la sécurité
La semaine dernière, le Conseil fédéral a fait savoir qu’il attendait les travaux en cours pour examiner les deux nouveaux modèles d’obligation de servir – l’obligation de servir dans la sécurité et l’obligation de servir en fonction des besoins. Malgré cela, la CPS-N propose d’introduire au plus vite l’obligation de servir dans la sécurité, qui exige la fusion de la protection civile et du service civil.
« La CPS-N ne veut rien d’autre que l’abolition complète du service civil. Cela représente une attaque inacceptable contre la sécurité de la population suisse », déclare Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA. Ainsi, les civilistes effectuent un travail indispensable dans les soins et l’encadrement des enfants et des personnes âgées ou dans la protection du climat.
Même si l’armée répète comme un mantra les problèmes d’alimentation, ceux-ci ne deviennent pas plus vrais : l’armée n’a pas de problème d’alimentation, comme le GSsA l’a déjà expliqué avec précision il y a deux ans. Aujourd’hui déjà, l’effectif de l’armée est supérieur à ce qui est prévu par la loi et rien n’indique que cela changera drastiquement à l’avenir. Les départs au service civil sont stables depuis des années et l’évolution démographique laisse présager une augmentation du nombre de personnes astreintes au service. De plus, le taux d’aptitude n’a jamais été aussi élevé depuis 20 ans.
Réintroduction de l’examen de conscience
Par ailleurs, la majorité de la CPS-N demande d’examiner la réintroduction de l’examen de conscience. Le motif sous-jacent est le suivant : Les obstacles au service civil doivent se faire encore plus importants. Et pourtant : « Les jeunes ne quittent pas l’armée parce que le service civil est trop attractif. Les gens quittent l’armée parce que l’armée n’est pas attractive. Près de la moitié des personnes qui à l’armée ont fait l’expérience de discriminations pendant leur service. Une fois de plus, le service civil doit être mis à contribution pour résoudre les problèmes de l’armée. C’est irresponsable », déclare Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA.
Ce n’est qu’en 2009 que l’examen de conscience a été définitivement supprimé. Au lieu de devoir passer un examen inefficace et coûteux en cas de conflit de conscience avec l’armée, la solution de la preuve par l’acte s’applique depuis lors. Les personnes qui ne veulent pas s’engager dans l’armée doivent effectuer une fois et demie leurs jours de service dans le cadre du service civil.
La proposition de la CPS-N est dépourvue de toute base factuelle, ce qui avait conduit à l’époque à la suppression de l’examen de conscience. L’expérience montre qu’un examen de conscience n’a qu’un effet limité et qu’il est totalement disproportionné par rapport aux coûts réels. Outre le fait que vouloir « examiner » la conscience d’autrui est une aberration, les chiffres suivants sont éloquents : l’examen de conscience a été réussi par près de 90% des demandeurs, et pourtant cette procédure a coûté 3,6 millions de francs par an. Parallèlement, le nombre d’inaptes médicaux augmente. La proposition est absurde à tous les niveaux.
« Si l’examen de conscience était réintroduit, cela signifierait en premier lieu : des coûts plus élevés, plus de bureaucratie et un taux d’inaptitude massivement plus élevé – sans pour autant résoudre ne serait-ce qu’un seul des faux problèmes de l’armée », estime Pauline Schneider. La réintroduction de l’examen de conscience ne peut être comprise que comme une sanction pour tous ceux qui, pour des raisons légitimes, décident de ne pas faire de service militaire.