Aujourd’hui, le Seco a présenté les chiffres du matériel de guerre exporté en 2023. Avec une valeur totale de 696’826’602 francs suisses, les exportations restent à un niveau élevé. Parmi les pays exportateurs, on trouve toujours des pays qui violent les droits humains. Les exportations de véhicules de guerre ainsi que de biens militaires particuliers vers Israël, actuellement impliqué dans la guerre de Gaza, sont également frappantes. Le GSsA est préoccupé par le pouvoir du lobby de l’armement, qui cherche à assouplir les dispositions relatives aux exportations.
Au total, du matériel de guerre d’une valeur de près de 700 milliards de CHF a été exporté de Suisse en 2023. Par rapport aux exportations du premier semestre, ce chiffre a plus que doublé. Les chiffres restent ainsi à un niveau élevé après l’année record de 2022. Sur la liste des meilleurs clients, l’Arabie saoudite occupe toujours la quatrième place. Au cours des cinq dernières années, du matériel de guerre suisse d’une valeur de plus de 220 millions de CHF est arrivé dans ce pays connu pour ses violations des droits de l’homme et son rôle dans la guerre au Yémen. « Depuis des années, d’énormes quantités de matériel de guerre arrivent de Suisse en Arabie saoudite. Il est honteux que l’Arabie saoudite continue à figurer aussi haut sur la liste des destinataires de matériel de guerre suisse. Elle se rend ainsi complice des violations continues des droits humains commises par des régimes autoritaires », souligne Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA. Au total, en 2023, la Suisse a fourni aux pays impliqués dans la guerre au Yémen des armes de poing et à feu, des munitions, des chars/véhicules terrestres et des aéronefs pour une valeur de plus de 62 millions de francs. Cela représente une augmentation de plus de cinq fois par rapport au premier semestre.
Le GSsA maintient toujours sa demande d’un embargo sur les exportations d’armes à l’encontre de tous les Etats impliqués dans la guerre de Gaza. Selon les informations du Conseil fédéral, les livraisons vers ces Etats seraient interdites par la législation actuelle. Pourtant, au cours des cinq dernières années, des équipements de conduite de tir ainsi que des chars et des véhicules militaires terrestres sont arrivés en Israël. Pauline Schneider en conclut : « Il est trop tard pour interdire les livraisons lorsqu’une guerre éclate. Le réarmement qui a lieu avant constitue la base du problème. C’est pourquoi un pays neutre et humanitaire comme la Suisse ne devrait pas exporter de matériel de guerre du tout ! »
Malgré des chiffres d’exportation élevés, le lobby de l’armement continue de se plaindre des mauvaises conditions-cadres qui mettent en danger l’état de l’industrie de l’armement. Pourtant, un coup d’œil sur le passé montre que depuis le début du 21e siècle, les exportations de matériel de guerre ont été plus élevées que pendant 8 ans. Malgré cela, les bourgeois et le lobby de l’armement prévoient ensuite d’assouplir la loi sur le matériel de guerre en faveur des livraisons dans les pays en guerre civile ou dans les Etats où les droits humains sont systématiquement violés. « Il est inquiétant de voir avec quelle rapidité la politique réagit lorsque le lobby de l’armement porte plainte. Les profits passent ainsi avant les vies humaines », commente Pauline Schneider.