Les exportations de matériel de guerre restent à un niveau élevé

Au troisième trimestre, les exportations suisses de matériel de guerre ont encore augmenté de 164 millions de CHF. Ce sont en particulier les pays qui se sont régulièrement distingués par des violations des droits humains qui en ont profité. Au vu de l’escalade au Proche-Orient, le GSsA demande qu’aucun autre matériel de guerre ne soit exporté dans la région.

Avec des exportations de matériel de guerre d’une valeur totale de 449 millions de CHF au troisième trimestre, le niveau reste très élevé. Ainsi, les exportations sont presque deux fois plus élevées qu’en 2017 et 2018 à la même époque. Ce qui est cynique dans tout cela, c’est qu’ici, on propage la peur de la faillite de l’industrie de l’armement. Ainsi, lors de la dernière session parlementaire, la majorité bourgeoise du Conseil des Etats a voulu torpiller les acquis de l’initiative correctrice à peine un an après l’entrée en vigueur du contre-projet, afin d’envoyer un signal positif à l’industrie de l’armement qui serait confrontée à des problèmes.

Pourtant, un coup d’œil sur les chiffres donne une toute autre image. “L’industrie de l’armement se porte très bien, puisqu’elle a pu exporter du matériel de guerre pour une valeur de près d’un demi-milliard de CHF en neuf mois. Une fois de plus, des Etats comme l’Arabie saoudite, le Qatar ou Oman s’en réjouissent, bien que la loi stipule que les Etats qui violent les droits humains ne doivent pas être destinataires”, déclare la secrétaire du GSsA Pauline Schneider. Le Seco souligne toujours que dans le cas de l’Arabie saoudite, il s’agit de pièces de rechange. Pourtant, celles-ci représentent une part considérable des exportations, soit plus de 32 millions de francs.

Si l’on en croit une majorité du Conseil des Etats, il faudrait que davantage de pays reçoivent du matériel de guerre suisse et que l’Arabie saoudite ne soit pas “seulement” approvisionnée en pièces détachées. Pour le GSsA, il est clair qu’il faut à tout prix empêcher que l’initiative correctrice soit vidée de sa substance et il demande au Conseil national de prendre ses responsabilités. Depuis toujours, le GSsA s’oppose aux exportations de ce genre vers des pays en guerre civile et violant les droits humains. Au vu de l’escalade actuelle au Proche-Orient, le GSsA demande qu’il n’y ait plus d’exportations vers cette région. Pauline Schneider ajoute à ce sujet : “La situation est trop intense et il est sans doute actuellement impossible de contrôler que ce matériel suisse ne soit pas utilisé dans des combats”.

Lien vers les chiffres du Seco : Chiffres 2023