Martin Pfister pour l’abolition de l’armée ?

28.05.2025. Lundi, le nouveau conseiller fédéral Martin Pfister a invité les médias à une conférence sur la place d’armes de Bure afin de présenter ses priorités en matière de politique de sécurité. Le GSsA critique la focalisation unilatérale de la politique de sécurité sur le réarmement et le rapprochement avec l’OTAN. Mais sur un point, il prend le conseiller fédéral Martin Pfister au mot.

Il y a quelques semaines encore, le GSsA a eu un échange épistolaire avec le conseiller fédéral en charge de la Défense, qui laissait déjà présager que son département ne prendrait pas une nouvelle voie en matière de politique de sécurité. Le DDPS continue de se concentrer sur le réarmement insensé et sur un rapprochement avec l’OTAN non souhaité par le peuple. Martin Pfister répète également le récit d’une armée prétendument « sous-alimentée » et le conte de fées d’une industrie de l’armement en plein marasme. On espère également en vain une prise de conscience concernant l’achat de l’avion de combat F-35. « Martin Pfister répète ce que son prédécesseur a fait : s’armer sans courage, se servir de faits erronés et s’incliner devant le lobby de l’armement », déclare Rayyân Rehouma, secrétaire politique du GSsA. 

Martin Pfister souligne à juste titre que le droit international est de plus en plus souvent violé. Il omet toutefois de se prononcer en faveur du renforcement de ce même droit international. Pire encore : le conseiller fédéral critique les prétendus défis posés à l’industrie de l’armement, alors que la coopération suisse en matière d’armement avec Israël est toujours en cours et que des composants d’armes suisses étaient encore livrés à la Russie il y a peu. « S’engager dans le même souffle pour le droit international et pour l’industrie de l’armement est une contradiction en soi », résume Rayyân Rehouma. 

Mais sur un point, le GSsA prend Martin Pfister au mot. « En partant des menaces et des dangers, des objectifs clairs seront élaborés dans la prochaine stratégie de politique de sécurité du Conseil fédéral et des voies seront indiquées pour les atteindre ». Le GSsA est certain que si le chef du DDPS veut orienter sa stratégie de politique de sécurité sur les menaces et les dangers réels, plus rien ne s’opposera à des fonds supplémentaires pour la protection contre les violences sexistes et sexuelles, pour la lutte contre la crise climatique ou pour la promotion internationale de la paix. « Si le conseiller fédéral Martin Pfister procède vraiment à une analyse sobre des menaces pour sa stratégie de sécurité, alors il faudra en conséquence supprimer l’armée au profit d’une véritable sécurité », ajoute Rayyân Rehouma.

Le GSsA participera à la consultation sur la stratégie de politique de sécurité.

En outre, le GSsA demande à nouveau au conseiller fédéral Martin Pfister de soumettre le budget de l’armée au peuple et de stopper immédiatement l’acquisition de l’avion de combat F-35.