Nous ne deviendrons pas une agence de lobbying !

L’activisme de base est essentiel à tout changement politique. C’est pour cela que nous avons besoin de toi !

Plus les années passent, plus le GSsA se professionnalise. Nous fêtons des succès aux urnes tels que le référendum contre le Gripen et la presque victoire contre les avions de chasse en 2020. Nous avons même pu célébrer des réussites au parlement et l’initiative correctrice a fortement amélioré la législation en matière d’exportation d’armes. Le secrétariat travaille dur, mais prend également des décisions concernant les affaires courantes. Une chose est certaine : nous n’aurions jamais pu atteindre tout cela sans une base dévouée.

Nous vous invitons donc chaleureusement à participer ! Rendez-vous auprès d’un groupe régional, créez (ou revigorez) des groupes de travail thématiques et participez aux prises de décision stratégiques lors des réunions ouvertes du comité, aussi appelés réunions de coordination. Ceux-ci auront lieu le 26 février le 19 mars et le 23 avril. L’assemblée générale se tiendra le 24 avril. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter par email ou par téléphone (voir à gauche).

Réponses scandaleuses pour des questions qui n’auraient jamais dû être posées

Début novembre, le Département des affaires militaires et de la protection civile du Canton de Saint-Gall a lancé un nouveau site web intitulé « Des femmes dans l’équipe de l’armée » (Frauen Team-Armee). Le but était de motiver plus de femmes¹ à servir dans l’armée. On peut dire que le département s’est tiré une balle dans le pied. Anja Gada

Commençons par les fonctions prévues pour les femmes dans l’armée. Celles-ci vont de « pers­onne qui aide », « personne qui soutien » à « technicienne » et « combattante » – (l’ordre a ici tout son poids). La « personne qui aide » se distingue par son empathie et son humanité. La « personne qui soutien » coordonne les activités à la cuisine et au bureau et veut « rester dans les coulisses ». Les « techniciennes » s’intéressent aux « tâches qui nécessitent des capacités techniques » et les « combattantes » forment le petit groupe qui reste, passionné par les domaines « typiquement masculins de l’armée » où l’action ne manque pas.

Ces quatre catégories me font froid dans le dos. Deux des quatre options sont des postes où l’on doit servir et soutenir, ne pas se mettre au premier plan et ne surtout pas faire de vagues. En soi, je ne suis pas surprise par cette vision du monde sexiste et patriarcale de l’armée. J’aurais juste attendu plus de sensibilité dans une « offensive féminine ». Pour attirer les femmes dans l’armée, la meilleure stratégie n’est certainement pas la perspective de fournir plus de travail de care.

Mais ce n’est pas tout. Mis à part le fait que ce genre de site aurait dû être conçu en collaboration avec le bureau de l’égalité du canton, il aurait du au moins être montré à plusieurs femmes avant de le mettre en ligne. La FAQ aurait alors provoqué quelques sourcils froncés et ensuite été retravaillé de A à Z. Il s’agit d’une liste de questions potentielles compilée avec beaucoup d’attention par l’auteur(trice). L’un des sujets brûlants est par exemple la question suivante : a-t-on assez de temps pour l’hygiène corporelle tel que le lavage des cheveux dans l’armée ? Autre sujet « important » : peut-on servir dans l’armée si on a les cheveux longs, des faux ongles ou un maquillage trop prononcé. Pour l’armée, la réponse est catégorique : il faudra attendre le week-end pour se faire belle. La meilleure réponse restera toutefois celle à la question de savoir si les camarades hommes « accepteront » une femme : « Pour te faire une place, reste une femme ! N’essaie pas d’imiter les hommes ou d’être aussi forte qu’eux. Sois fière de tes faiblesses, les hommes en ont aussi. Vous les compenserez mutuellement. »

La façon dont la question est formulée révèle que la personne qui l’a rédigée pense que les femmes seront confrontées à des discriminations de genre dans l’armée. Ce serait la seule justification possible pour cette question. Après avoir provoqué un mini scandale sur les ré-seaux sociaux, la FAQ a été retirée du site. 

Je suis d’accord avec ce département sur un point : n’essaie pas d’imiter les hommes, sur-tout lorsqu’ils essaient de nous expliquer le monde. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai rendez-vous chez le coiffeur.

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¹L’armée étant une institution très binaire, je me concentrerai sur les femmes dans cet article et n’aborderai pas la question des personnes appartenant à d’autres identités de genre dans l’armée