01.11.2022 – La CPS-N a pris aujourd’hui connaissance des rapports sur l’alimentation de l’armée et de la protection civile, dans lesquels des variantes concernant l’obligation de servir sont présentées. Une restructuration semble être pressante pour la majorité bourgeoise : aujourd’hui, elle a transmis une motion pour un regroupement immédiat du service civil et de la protection civile. Le GSsA s’oppose résolument à cet affaiblissement du service civil ainsi qu’à l’extension de l’obligation du service militaire aux femmes.
Affaiblissement massif du service civil
Alors que les avions de combat F-35 viennent d’être acquis grâce à un déni de démocratie scandaleux et que le budget de l’armée a été massivement augmenté, la majorité bourgeoise de la commission veut remanier l’obligation militaire afin d’affaiblir le service civil. Aujourd’hui, elle a transmis une motion demandant une fusion immédiate du service civil et de la protection civile, qui serait prévue – si elle avait lieu – en 2024. Pour le GSsA, ces développements sont hautement problématiques pour le service civil et l’égalité.
« La fusion de la protection civile et du service civil signifierait un affaiblissement massif du service civil », explique Pauline Schneider, secrétaire du GSsA. Alors que la protection civile intervient dans des situations extraordinaires, les civilistes apportent une contribution extrêmement importante à la protection de la nature ainsi qu’à la stabilité sociale, et donc à la sécurité. « Les deux formes de service ont des objectifs différents et doivent donc rester indépendantes. », souligne encore Pauline Schneider. Le GSsA s’oppose fermement à cette fusion.
La sécurité est féminine !
Pour le GSsA, le projet de compenser le soi-disant manque d’hommes dans l’armée par des citoyennes va également complètement dans la mauvaise direction. L’introduction d’une journée d’information obligatoire pour les femmes est un premier pas vers la militarisation forcée de la population féminine. Et ce, avec l’argument fallacieux de l’égalité, alors qu’il est scientifiquement prouvé que les femmes fournissent une part extrêmement importante du travail de care, non rémunéré et rémunéré, d’importance systémique. Dans son ensemble, ce travail représente une valeur monétaire de 242 milliards de francs. « Tant que le travail féminin dans les domaines de la santé et du social ne sera pas reconnu à sa juste valeur, c’est-à-dire comme une contribution substantielle à la sécurité de la population suisse, nous nous opposerons à toute forme d’obligation pour les femmes dans l’armée », ajoute le secrétaire du GSsA Maxime Weissbaum.
Supprimer l’armée de masse
Ce qui est particulièrement choquant dans le débat public, c’est que la taille de l’armée n’est pas remise en question. Les militaires soulignent toujours que l’armée est à la recherche de « personnel compétent ». Pendant ce temps, le débat politique tourne uniquement autour de l’augmentation du budget et du nombre de personnes en service. « Cela montre que le DDPS continue de s’accrocher à une armée de masse selon la devise : plus il y a de soldats, mieux c’est », estime Pauline Schneider. Par ailleurs, les coûts et les objectifs semblent être secondaires dans le contexte actuel. A peine le budget de l’armée a-t-il été augmenté à 1% du PIB par an que la Société des officiers a exigé une augmentation de l’effectif théorique de 100’000 à 180’000 et de l’effectif réel de 148’000 à 250’000 soldats. Pourtant, avec 100’000 militaires, la Suisse a déjà plus de soldats que l’Autriche, la Belgique et la Norvège réunies. De plus, comme le Conseil fédéral l’indique également dans son rapport sur la politique de sécurité, un conflit militaire à l’intérieur des frontières suisses reste un scénario totalement irréaliste. « Nous n’avons pas besoin d’une armée de 148’000 personnes qui engloutit sept milliards de francs d’impôts par an pour faire croire aux citoyennes et citoyens à une sécurité factice », explique Maxime Weissbaum.
Le GSsA se réserve le droit de lancer un référendum
Les variantes d’obligation de servir présentées dans le rapport nécessitent toutes des adaptations au niveau de la loi et de l’ordonnance ainsi qu’une révision de la Constitution – et donc une votation populaire. Au vu des développements actuels, le GSsA se réserve le droit de lancer un référendum dans le cadre de toute révision de la loi qui impliquerait une détérioration du service civil.