Pas d’exercices d’alliance avec l’OTAN : le GSsA salue cette décision

13.06.2024 – Aujourd’hui, le Conseil national a adopté une motion interdisant la participation de la Suisse à des exercices d’alliance avec l’OTAN. Le GSsA salue cette décision. Une participation de la Suisse n’apporte aucun avantage et représente un exercice d’équilibrisme en matière de politique de neutralité. La Suisse doit utiliser sa liberté d’alliance pour une politique de paix active au lieu d’en explorer les limites.

Une participation de la Suisse à des exercices d’alliance représente une préparation à un scénario impossible : En effet, en cas d’attaque sur le territoire de l’OTAN, la Suisse ne participerait pas à l’aide en raison de sa neutralité. De plus, même des connaisseurs de longue date de l’armée et de l’OTAN soulignent qu’une telle forme de coopération n’apporte aucun gain de sécurité à la Suisse, puisque le fonctionnement même d’une armée de milice diffère fondamentalement de celui des forces de l’OTAN. [1]

Du point de vue de la politique de neutralité, la participation à de tels exercices serait particulièrement délicate. « La Suisse perd sa crédibilité en tant que pays neutre et médiateur si elle participe à des exercices qui simulent la défense des frontières extérieures de l’OTAN », commente Pauline Schneider, secrétaire du GSsA. 

L’humanitarisme plutôt que la militarisation

Ces dernières années, le Conseil fédéral a poursuivi un rapprochement avec l’OTAN. L’ouverture prochaine d’un bureau de l’OTAN à Genève en est un exemple. Le GSsA critique cette orientation et remet en question son utilité. « Avec cette coopération, on fait miroiter au peuple une sécurité factice. Si l’on voulait vraiment tirer un avantage militaire d’une coopération, la seule forme de coopération raisonnable serait l’adhésion à l’OTAN et donc l’abandon de la neutralité », critique Pauline Schneider. Le GSsA estime toutefois qu’une adhésion ne serait pas dans l’intérêt de la Suisse et que celle-ci renoncerait ainsi à son rôle important et internationalement reconnu en matière de politique de paix, y compris la neutralité .

Bien entendu, la Suisse doit apporter sa contribution à l’architecture internationale de paix et de sécurité. Avec sa tradition humanitaire et sa liberté d’alliance, à laquelle 91% de la population souhaite rester attachée [2], le rôle de la Suisse ne se situe pas dans le domaine militaire, mais dans le domaine humanitaire et diplomatique. « Plutôt que de mettre en jeu ce rôle prestigieux, la Suisse devrait utiliser sa position internationale pour mener une politique de paix active », conclut Pauline Schneider.

[1] https://www.nzz.ch/schweiz/bruno-lezzi-aus-den-dunkelkammern-der-schweizer-armee-ld.1714413
[2] https://www.newsd.admin.ch/newsd/message/attachments/86738.pdf pp.42 et 55

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