Manifestation pour une paix juste en Israël et en Palestine – Appel et revendications

Les événements actuels de l’escalade du conflit au Proche-Orient nous bouleversent profondément.  Les attaques délibérées contre des civils, les prises d’otages ainsi que les attaques aveugles au cours desquelles des civils sont tués ou blessés sont des crimes de guerre et doivent être condamnés dans tous les cas. Rien ne peut justifier les attaques brutales du Hamas contre la population civile israélienne. 

En réponse à la violence du Hamas, Israël exerce désormais des représailles militaires massives et sanglantes sur la bande de Gaza. Nous condamnons le bouclage de Gaza, qui conduira à une catastrophe humanitaire, ainsi que les attaques militaires massives contre la population civile locale, qui ont atteint un niveau de brutalité sans précédent à l’égard des Palestiniens. Les représailles militaires d’Israël constituent une punition collective inacceptable pour la population de la bande de Gaza.   

Nous condamnons fermement ces graves violations du droit international humanitaire et appelons à une désescalade de la situation. Les événements actuels s’inscrivent dans une spirale de violence et d’escalade qui dure depuis des années et qu’Israël poursuit en construisant des colonies, en lançant des attaques militaires contre la société civile et en réprimant systématiquement les Palestinien-nes. Une solution pacifique au conflit du Proche-Orient ne peut se baser que sur le respect et l’observation des droits humains et des peuples. Ainsi, le plan de partage de l’ONU de 1947 ainsi que les résolutions 242 (de 1967) et 338 (de 1973) de l’ONU exigent la fin de l’occupation des territoires palestiniens et l’interdiction de la politique de colonisation. Enfin, les Conventions de Genève interdisent toute attaque contre la population civile. 

Exigences pour une paix juste

Les victimes de ces événements sont les populations. Ainsi, c’est la population civile qui paie aujourd’hui le prix des crimes de guerre du Hamas et des représailles militaires d’Israël. Ce sont leurs familles, leurs amis et leurs connaissances qui sont tués, blessés et traumatisés. La violence en Israël et en Palestine doit être stoppée. Car tous les êtres humains ont droit à la sécurité et à la paix. Dans la situation actuelle, la Suisse doit donc prendre au sérieux sa responsabilité en tant qu’Etat dépositaire des Conventions de Genève et faire tout ce qui est en son pouvoir pour être aux côtés de la population civile et utiliser activement ses bons offices pour une paix juste – dans le dialogue et la coopération avec les deux parties. Nous demandons donc au Conseil fédéral et au Parlement : 

  • Toutes les parties de ce conflit doivent immédiatement mettre fin à la violence et se conformer aux dispositions du droit international humanitaire. La Suisse doit s’engager fermement dans ce sens auprès des parties.
  • L’aide humanitaire et les fonds de secours doivent être maintenus dans toutes les régions touchées par la guerre. Compte tenu de l’aggravation de la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, les fonds devraient être augmentés et les organisations locales de la société civile pour les droits humains et les organisations humanitaires renforcées.
  • Toutes les exportations d’armes vers l’ensemble de la région doivent cesser. 
  • Le Conseil fédéral doit faire valoir activement les bons offices de la Suisse. Ce faisant, il doit toujours s’engager en faveur de la population civile et du respect des droits humains et des droits internationaux. Pour une véritable résolution du conflit, il est donc également impératif que la Suisse s’engage pour la fin de l’occupation israélienne. 
  • À long terme, la loi sur le blanchiment d’argent doit être renforcée. Aucune organisation ne respectant pas les droits humains ne doit pouvoir faire des affaires via la Suisse. 

Quiconque souhaite une paix juste se pose la question de savoir comment empêcher une escalade de la situation actuelle, mettre fin à la violence et surmonter la haine et la méfiance réciproques. Pour ce faire, il est nécessaire que la communauté internationale identifie et condamne clairement tout crime de guerre et toute violation du droit international humanitaire. Elle doit maintenant s’engager de toutes ses forces pour la protection de la population civile, pour une désescalade de la situation et pour un cessez-le-feu immédiat. Cela implique notamment :

  • La libération immédiate et intacte des otages du Hamas. 
  • L’arrêt des bombardements de la bande de Gaza par Israël.
  • La création de routes de fuite sûres et de corridors humanitaires pour la population civile. Le bombardement des couloirs humanitaires est un crime de guerre et doit cesser immédiatement. Il faut tout mettre en œuvre pour que la population civile puisse quitter les zones de combat en toute sécurité. Pour cela, il est impératif que le poste-frontière égyptien soit ouvert à l’aide humanitaire.
  • Les auteurs de crimes de guerre doivent être tenus pour responsables. La Cour pénale internationale (CPI) doit à cet effet réactiver les enquêtes sur les crimes de guerre en Israël et en Palestine et les traduire en justice. Les événements de ces derniers jours en font également partie.  

Il doit être clair pour la communauté internationale que la violence du Hamas ne peut pas être empêchée par une riposte militaire et donc par des crimes de guerre commis par Israël. Une telle action ne fera qu’alimenter la spirale de la violence et de la haine. Si les Palestinien-nes sont privé-es d’une vision allant dans le sens de la souveraineté et de l’autodétermination, la base idéologique du Hamas risque de perdurer même sans son organisation. C’est pourquoi toutes les forces doivent être orientées vers le développement de perspectives de résolution du conflit avec les personnes concernées. Celle-ci doit viser à mettre fin à l’occupation israélienne afin de créer les conditions d’une paix durable et juste. Sans perspective de paix, le cycle de la violence risque de se poursuivre.