Pour la vie humaine

Depuis le 7 octobre 2023, tout le monde parle de ce conflit, qui a une longue histoire. Voici une petite vue d’ensemble de nos prises de position actuelles et passées.

L’attaque de l’organisation islamiste radicale Hamas le 7 octobre sur des civils israélien·nes est horrible et ne saurait en aucun cas être justifiée. La riposte israélienne a suivi sans attendre et fait preuve d’une brutalité que l’on peine à exprimer avec des mots. Les bases du GSsA en tant qu’organisation sont les droits humains et le droit international. Nous nous engageons toujours pour le respect strict de ces droits, car ce n’est que sur cette base que nous arriverons à avoir une paix juste en Israël et en Palestine. En 2021, nous publiions un texte dans laquelle l’équipe de coordination du GSsA tentait d’esquisser la situation pour la Suisse. Ce que nous écrivions à l’époque vaut toujours aujourd’hui : la Suisse doit prendre au sérieux son rôle en tant qu’Etat dépositaire des Conventions de Genève. Elle doit condamner tous les crimes de guerre et cesser toute collaboration militaire avec Israël et les autres Etats du Proche Orient. De plus, elle doit s’engager plus activement pour la paix en utilisant ses Bons Offices.

Dans notre appel à manifester sur la Place Bürkli à Zurich, nous écrivions : Les victimes de ces événements sont les populations. Ainsi, c’est la population civile qui paie aujourd’hui le prix des crimes de guerre du Hamas et des représailles militaires d’Israël. Ce sont leurs familles, leurs ami·es et leurs connaissances qui sont tué·es, blessé·es et traumatisé·es. La violence en Israël et en Palestine doit être stoppée. Nous revendiquions et continuons de revendiquer les mesures suivantes :

  • Un cessez-le-feu immédiat et une fin de la violence ; 
  • La libération des otages qui se trouvent encore à Gaza ; 
  • La libération des prisonniers et prisonnières palestinien·nes retenu·es sans raison ;
  • Une application inconditionnelle des droits humains et du droit international ;
  • L’autorisation d’entrée de l’aide humanitaire et la fin du blocus de Gaza ;
  • La fin des livraisons d’armes par la Suisse dans toute la région ;
  • Un examen des crimes de guerre par la Cour pénale internationale ;
  • Un embargo sur les armes et la fin de la coopération en matière d’armement avec les parties en guerre.

Asymétrie et antisémitisme

L’une des plus grandes difficultés en lien avec cette guerre est de relater la situation telle qu’elle est sans oublier de la contextualiser. Notons ici que l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie sont contraires au droit international. De plus, dans cette guerre aussi, le nombre de victimes palestiniennes est plus élevé, ce qui est dû à une forte asymétrie militaire. Celle-ci peut notamment être imputée au soutien militaire de l’Occident. Ce conflit revêt également des aspects politiques et attise les sentiments islamophobes, éléments pour lesquels il est instrumentalisé et célébré par la droite internationale.

Au moment où sont écrites ces lignes, ce conflit a fait 25’000 victimes palestiniennes et 1300 victimes israéliennes (chiffres de l’ONU) . Même les médias bourgeois parlent de Gaza comme d’un cimetière pour enfants. Nous devons donc nous poser une question importante : qui veut cette guerre au final ? En effet, ni le Hamas, ni le gouvernement israélien ne représentent l’entièreté de la population. Des deux côtés, il existe des voix fortes qui veulent une vie en commun paisible. Il convient également de mentionner ici l’opposition contre la réforme judiciaire de Netanyahou. 

Aucune attaque du Hamas ne saurait justifier des positions racistes et islamophobes, tout comme ni la politique de colonisation d’Israël, ni l’asymétrie en termes de victimes ne sauraient justifier l’antisémitisme et la remise en question du droit d’Israël à exister. Tant la population israélienne que la population palestinienne sont traumatisées par leur histoire, c’est ce qui rend cette guerre si particulière. Lors de la manifestation du 2 novembre 2023 à Berne, l’oratrice Chirine Dajani a prononcé les mots suivants, que l’on peut appliquer aux deux parties au conflit : comment avons-nous pu devenir une société qui accepte la mort (d’enfants) comme un moyen légitime pour atteindre certains buts ? Que doit-il se passer dans notre âme pour que nous justifions ces morts, même lorsqu’elles se produisent de manière incroyablement brutales et presque grotesque ? Cela s’appelle la déshumanisation. […] Des campagnes de propagande ont été utilisées pour déshumaniser des groupes entiers de personnes, participant à l’oppression et à la destruction de peuples entiers en Amérique, en Afrique, en Australie, et en Europe.

Le GSsA, pour sa part, continuera de se battre pour une paix juste en Israël et en Palestine.