Service Citoyen : Contre l’extension du service obligatoire

Aujourd’hui, l’association Service Citoyen a annoncé déposer à la Chancellerie fédérale les signatures pour son initiative populaire « Pour une Suisse qui s’engage ». Si une votation populaire devait avoir lieu, le GSsA s’engagerait avec véhémence contre une extension du service obligatoire.

L’initiative Service Citoyen veut qu’à l’avenir toutes les citoyennes et tous les citoyens soient obligés d’effectuer un service obligatoire. L’idée esquissée par les initiants semble séduisante : tout le monde accomplit un service à l’intérieur ou à l’extérieur de l’armée, en fonction de ses forces et de ses préférences. La réalité serait toutefois différente.  

L’initiative stipule que les effectifs de l’armée et de la protection civile doivent être garantis. « En vertu de la réglementation sur les effectifs, l’armée pourrait continuer à passer outre la volonté des personnes astreintes au service. Il n’est pas question d’un libre choix », déclare la secrétaire du GSsA Pauline Schneider. De plus, l’initiative comporte un risque élevé de dumping salarial dans les domaines où les personnes en service pour les emplois à bas salaires représentent une option encore plus avantageuse pour les employeurs que la main-d’œuvre formée sur le marché du travail. L’initiative suggère qu’il y a trop peu d’engagement de milice en Suisse. Or, des millions d’heures de travail non rémunéré sont effectuées chaque année en Suisse. On peut fortement douter que cet engagement soit reconnu par l’initiative.

Les femmes à elles seules, par exemple, fournissent chaque année un travail de care non rémunéré d’une valeur d’environ 250 milliards de francs. « En étendant l’obligation de servir aux femmes, on n’obtient pas plus d’égalité, bien au contraire. On ne ferait qu’imposer aux femmes les inconvénients supplémentaires d’une obligation de servir », déclare encore Pauline Schneider. « L’égalité ne signifie pas que les femmes soient également obligées de faire l’armée, mais que les hommes ne soient plus obligés de la faire non plus ! ». Si l’initiative devait être validée par la Chancellerie, le GSsA s’y opposerait par tous les moyens dans le cadre d’une votation.

Dans la résolution adoptée il y a quelque temps en Assemblée générale, le GSsA précise les autres points pour lesquels il rejette l’initiative.

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