Les groupes de matières premières comme Glencore, Vitol et Cargill font actuellement des bénéfices historiques. Depuis l’attaque de Poutine contre l’Ukraine, les bénéfices exorbitants des géants des matières premières prouvent qui profite de cette guerre.
Les entreprises basées à Genève et à Zoug qui, avant le déclenchement de la guerre, finançaient largement le budget de l’Etat russe et donc son armement par le biais du commerce de pétrole et de gaz, sont les mêmes qui profitent aujourd’hui des bouleversements du marché dans le commerce des matières premières. Cela doit cesser.
En tant que l’une des principales plaques tournantes du commerce mondial des matières premières, la Suisse devrait avoir la responsabilité de créer des conditions transparentes et d’empêcher le financement de régimes autoritaires par le biais du commerce des matières premières. Depuis des années, la majorité bourgeoise du Parlement fait toutefois obstacle à toute demande de réglementation plus stricte du commerce de milliards d’énergies fossiles, de céréales ou de café. Depuis la guerre en Ukraine, les prix du pétrole se sont envolés en raison des pénuries, de la spéculation boursière et des sanctions. Le business des géants des matières premières est plus florissant que jamais. Ainsi, l’entreprise genevoise Glencore a augmenté son bénéfice de 248% en 2022 par rapport à l’année précédente – et a généré 17 milliards de dollars américains, soit près de 3,5 fois plus que l’année précédente.
Au lieu de faire profiter de ces bénéfices de guerre celles et ceux qui souffrent le plus des conséquences de la guerre, ce sont les dirigeants des groupes de matières premières qui profitent d’une crise humanitaire. L’UE l’a déjà reconnu et a logiquement promulgué une taxe sur les bénéfices exceptionnels, comme elle l’avait fait après la Première Guerre mondiale. Grâce à cette base, les bénéfices excessifs dans le secteur de l’énergie peuvent être soumis à un impôt spécial. Les bénéfices excessifs sont ainsi redistribués à celles et ceux dont le coût de la vie a massivement augmenté ces derniers mois en raison des prix élevés de l’énergie.
Ces dernières semaines, le GSsA a lancé une lettre ouverte au Parlement en collaboration avec Public Eye, Greenpeace, l’Alliance pour le climat, des groupements de politique de promotion de la paix, des associations ukrainiennes et des opposant-es russes. La lettre demande une approbation immédiate de l’initiative parlementaire du président des Vert-es Balthasar Glättli, qui vise à introduire un impôt sur les bénéfices de guerre. Les recettes fiscales extraordinaires doivent être mises à la disposition de l’Ukraine pour la reconstruction écologique et sociale. Les antimilitaristes* et pacifistes* suisses doivent tout faire pour mettre un terme à l’utilisation de la place de négoce des matières premières pour financer la guerre et réaliser des bénéfices de guerre.