Une plateforme pour lanceurs d’alerte pour une mise en oeuvre conséquente des sanctions !

Saviez-vous que le contrôle fédéral des finances dispose d’un système anonyme pour dénoncer les “comportements dommageables au sein de l’administration fédérale, d’organisations proches de la Confédération ou de bénéficiaires de subventions” ? Non ? Moi non plus. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine donne une nouvelle importance à ce service qui est alors devenu une ligne téléphonique pour lanceurs d’alerte. Grâce au GSsA et au député socialiste Fabian Molina, nous en savons plus aujourd’hui.

Une hotline pour lanceurs.euses d’alerte ? Une idée très sympathique au premier abord. Imaginez si Edward Snowden ou Julian Assange n’avaient eu qu’à décrocher le téléphone, dénoncer l’État américain et continuer leur vie paisiblement. Mais ce n’est pas si simple. Cette ligne téléphonique est en fait un euphémisme pour une cellule vers laquelle on peut se tourner sans avoir à craindre de conséquences personnelles. Pourtant, avec la guerre en Ukraine, ce service revêt une nouvelle importance – ou plutôt, il aurait dû. Après que la Suisse avait enfin, non sans quelques hésitations, repris les sanctions européennes et le gel des fortunes d’oligarques, des avoirs financiers d’environ 6,7 milliards de francs ont pu être bloqués. Toutefois, compte tenu de l’importance de la place financière suisse, il est évident que d’autres fortunes russes (selon Public Eye, 150 à 200 milliards de francs) sont encore librement accessibles en Suisse, et ce parce que le travail d’investigation n’a pas ou peu été mené. Et c’est là qu’entre en jeu cette hotline, que les lanceurs et lanceuses d’alerte pourraient aujourd’hui utiliser pour trouver les fortunes d’oligarques et informer les autorités compétentes. La cellule existant déjà, il s’agirait maintenant de la rendre plus connue. Car nous nous sommes rendu.es compte que peu de personnes connaissent son existence. C’est en partie grâce à notre groupe que l’on sait que cette cellule du Contrôle fédéral des finances peut aussi être utilisée pour les fortunes d’oligarques. En effet, avec Fabian Molina, nous nous sommes tourné.es vers le Conseil fédéral pour demander s’il était possible de créer une telle cellule avant d’entendre que celle-ci existait déjà. Ce service est surtout pertinent pour les avocat.es et les conseillers et conseillères en finances, qui sont normalement tenu.es au secret professionnel. Apparemment, la Confédération n’a pas encore fait assez de publicité pour ce service, ce à quoi elle devrait remédier le plus rapidement possible. Il est en effet honteux qu’un an après le début de la guerre, nous devions toujours lutter contre les échappatoires pour les oligarques russes, alors qu’il est évident que ceux-ci et le commerce de matières premières en Suisse sont l’un des éléments premiers du maintien de la machinerie de guerre de Poutine.

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