Hier, la commission de politique de sécurité du conseil national (CPS-N) discutait de la situation financière de l’armée et de sa communication peu claire. Bien que le chef de l’armée Süssli et la conseillère fédérale Amherd le présentent ainsi, toutes les questions sont loin d’être réglées.
Ces dernières semaines l’armée à fait couler beaucoup d’encre : elle présentait d’abord un trou financier de 1,4 milliard de francs, puis Thomas Süssli et Viola Amherd ont passé de longues heures à convaincre la population et le Parlement que la situation n’était pas si grave, et que cela n’allait pas impacter les transactions prévues. Cette mauvaise gestion évidente de l’argent des contribuables questionne, et le GSsA continue à demander une enquête approfondie plus rapidement. Pourtant, hier la CPS-N communiquait que d’après elle la situation financière de l’armée était clarifiée. Elle y communique également que la suppression des deux grandes manifestations Airspirit24 et Defense25 ont été annulées afin d’investir davantage dans la « capacité de défense », alors même que fin janvier elle communiquait que cette suppression était due à sa situation financière tendue. « On commence par parler de problèmes financiers pour finalement expliquer qu’il n’y en a pas. Pourtant, l’armée demande toujours plus d’argent qu’elle n’en reçoit déjà. Ce procédé est ahurissant ! » critique Pauline Schneider, secrétaire du GSsA.
C’est un ‘va-et-vient’ inqualifiable que se permet l’armée et qui ne serait probablement toléré par aucun autre organe fédéral. Le fait est que la concertation et la communication de l’armée et du DDPS sont catastrophiques et indignes d’une organisation qui prétend assurer la sécurité du pays. « Puisque tout est en ordre au niveau des finances, l’armée n’a pas besoin de milliards supplémentaires », commente encore Pauline Schneider avec détermination.
En plus de ces scandales financiers à répétition, le Contrôle fédéral des finances (CDF) publiait hier son audit sur l’achat des chars Leopard 1 par Ruag. Apparemment, ni la direction ni le conseil d’administration n’avaient été informés. Aucune trace de l’acquisition de 100 chars en 2016, même situation au Conseil fédéral. « La situation n’est toujours pas clarifiée, et le GSsA continue à demander la civilisation totale de Ruag, c’est-à-dire l’abandon du domaine militaire et une concentration sur sa partie civile » commente Kilian Bello, secrétaire politique du GSsA.
Au vu de ces dernières semaines où l’armée n’a pas arrêté de faire parler d’elle, il est important de rappeler que les montants se chiffrent en milliards de francs, sortant de la poche des contribuables. Pour le GSsA, il est aujourd’hui impossible de croire quoi que ce soit concernant l’armée : les manquements dans sa communication et les mensonges ne sont qu’une preuve supplémentaire de son inefficacité.