“Vous êtes bourrés ?” Plaidoyer en faveur d’une analyse des risques plus sobre

Pendant la session d’automne, nous avons lancé notre appel contre le réarmement. Entre-temps, 2600 personnes ont signé ce plaidoyer, notamment grâce à notre action peu conventionnelle, qui a suscité de l’attention.

Récemment, Roxane Steiger, secrétaire du GSsA a pu entrer sur le ring de l’Arena, l’émission de débat politique de SRF. Et il était grand temps que notre groupe puisse se faire entendre sur le sujet de l’armement, étant donné que nous sommes le plus grand mouvement pacifiste du pays. Suite au débat, le média alémanique en ligne Nau titrait “Pour Steiger (GSsA), l’élan d’armement actuel est inexplicable”. Notre revendication d’une analyse des risques plus sobre a de plus en plus d’écho dans le contexte des récits actuels de surarmement. 

Association folklorique et bière sans alcool

Le débat autour du message sur l’armée au Conseil national a été vif. Durant celui-ci, le Conseiller national Fabian Molina notait à juste titre que pour l’alliance bourgeoise qui veut toujours plus d’armes, il ne s’agit pas de notre sécurité collective, mais d’entretenir l’association folklorique qu’est l’armée. On ne peut en effet pas qualifier cette frénésie d’armement de rationnelle. Et nous pouvons nous demander comment un pays qui, de l’avis de certain·es haut placés, serait en proie à des problèmes financiers peut se permettre de dépenser des milliards pour une institution qui n’est en mesure de faire à aucunes des menaces actuelles de façon adéquate ? Rappelons encore une fois que le Conseil fédéral lui-même disait dans un rapport récent que la menace d’une guerre traditionnelle sur sol suisse était peu probable. C’est justement pour cela que nous plaidons pour une analyse sobre des menaces. Et pour rappeler cela aux parlementaires avant le débat sur le message sur l’armée, nous leur avons distribué des bouteilles de bière sans alcool sur l’étiquette desquelles nous avions écrit “Vous êtes bourrés ?” Nous avons besoin d’une analyse sobre des menaces”. Malheureusement, le résultat du vote n’est pas allé dans notre sens, puisque le Conseil national a décidé de doubler le budget de l’armée aux dépens de la coopération au développement. Notre action aura tout de même eu un écho médiatique : la version alémanique du 20 minutes en a parlé et de nombreux·ses parlementaires (de gauche) ont partagé notre post sur les réseaux sociaux, amplifiant ainsi notre message selon lequel les partis bourgeois à Berne n’agissent pas de façon rationnelle. Disons les choses comme elles sont : celles·eux qui pensent vraiment que dépenser davantage pour une institution militaire et moins pour la prévention de la violence et des conflits nous apporterait plus de sécurité, doivent être plutôt bourré·es. Nous ne pouvons donc que recommander notre site non-sens.ch et vous invitons à partager le lien.