Armée : un problème d’alimentation inexistant

Le Conseil national examine aujourd’hui les rapports sur l’alimentation de l’armée et de la protection civile. Pour le GSsA, il est incompréhensible que l’on discute d’un quelconque problème d’effectifs de l’armée alors que celle-ci présente un sureffectif illégal. Dans une contribution détaillée (allemande), le GSsA se penche sur ce sujet et conclut que l’armée n’a pas de problème d’alimentation. En outre, le GSsA remettra au DDPS une lettre ouverte avec des critiques et des questions correspondantes sur la situation actuelle.

Depuis le 01.01.2023, l’effectif réel de l’armée est illégal car trop important. Alors qu’il devrait se composer de 140’000 militaires au maximum, il en compte environ 151’000. Le Conseil fédéral a pris connaissance de cette situation, mais seulement lorsqu’un article du magazine en ligne “Republik” a attiré son attention sur ce point. Des mesures ont été annoncées, mais rien ne s’est passé depuis. Parallèlement, le Conseil national va prendre connaissance aujourd’hui de deux rapports qui ont pour thème l’alimentation de l’armée et de la protection civile. Selon ces rapports, tant la protection civile que l’armée seraient déjà et seront confrontées à l’avenir à d’importants problèmes d’alimentation. A long terme, l’ensemble du système d’obligation de servir devrait être bouleversé pour remédier à ce problème, et le service civil en serait la victime. Le secrétaire du GSsA Kilian Bello déclare à ce sujet : “Selon les prévisions du DDPS, l’armée continuera d’avoir des effectifs illégaux jusqu’en 2030. Le fait que l’on discute aujourd’hui de problèmes d’alimentation est d’une ironie sans égale”.

On ne peut guère en tirer d’autre conclusion que l’armée n’est manifestement pas tenue de respecter la loi. Les interpellations à ce sujet ont été balayées d’un revers de main avec des justifications dérisoires et des prévisions insuffisantes. Le GSsA s’est penché sur le thème de l’alimentation et de la manipulation des chiffres par le DDPS et le thématise en détail dans un article. Bello résume brièvement la conclusion : “L’armée n’a pas de problème d’alimentation, ni maintenant ni à long terme. Elle devrait en fait réfléchir maintenant à la manière de réduire l’effectif réel. Mais c’est le contraire qui se produit”.

Avec l’examen des deux rapports, rien de concret n’est encore décidé. Mais il apparaît clair que d’autres mesures se profilent à l’horizon, qui contribueront à affaiblir le service civil et renforceront l’armée. Dans une lettre ouverte, le GSsA confronte le DDPS à la critique correspondante et pose quelques questions sur la situation actuelle. “Ce qui est choquant, c’est le peu d’attention que les médias accordent à ce sujet. L’armée ne respecte pas la loi, le DDPS s’en moque plus ou moins et des prévisions trompeuses permettent de justifier le bouleversement du système de l’obligation de servir et donc probablement un nouvel affaiblissement du service civil”, s’indigne Bello au sujet du débat actuel.

Empêcher le fiasco de la fusion !

Une nouvelle variante possible de l’obligation de servir prévoit la fusion de la protection civile et du service civil. Comme cela a été le cas avec d’autres interventions (par exemple une motion de Thomas Hurter visant à affaiblir le service civil ou lors de l’augmentation du budget de l’armée), une majorité de la CPS-N n’a pas pu aller assez vite et a exigé sans hésiter la fusion immédiate des deux institutions. Le GSsA s’est déjà exprimé à ce sujet, expliquant pourquoi cette réforme serait fatale.

Le Conseil national traitera la motion directement après les rapports sur l’alimentation. En collaboration avec des civilistes, le GSsA a protesté aujourd’hui à Berne contre cet affaiblissement du service civil. Avec une banderole portant l’inscription “Éliminez le sureffectif illégal de l’armée : Ne touchez pas au service civil”, le groupe a clairement fait savoir que ce n’est pas au service civil de prendre en charge des problèmes d’alimentation inventés de toutes pièces par l’armée. Bello commente encore : “De nombreuses institutions sociales et de santé dépendent des civilistes. Personne ne gagne à affaiblir le service civil !”

Vous trouvez des photos de l’action du GSsA ici.

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