La politique de l’autruche : La CPS-N rejette toutes les propositions concernant le F-35A

La Commission de la politique de sécurité du Conseil national a tenu aujourd’hui une séance extraordinaire. La commission a rejeté les propositions de Linda De Ventura (PS) et Balthasar Glättli (VERT-E-S), qui demandaient une interprétation des alternatives européennes au F-35 et voulaient stopper son acquisition. La majorité bourgeoise ignore ainsi les questions en suspens concernant le F-35 et le mythe du prix fixe. Elle fait également fi des 42’500 personnes qui, il y a quelques semaines, ont demandé via une pétition l’abandon du contrat F-35.

Les deux propositions du conseiller national VERT-E-S Balthasar Glättli demandaient d’une part la suspension des paiements liés à l’acquisition du F-35 et d’autre part une expertise de l’Office fédéral de la justice sur les dépassements de coûts du F-35. La proposition de la conseillère nationale PS Linda De Ventura demandait une analyse des alternatives européennes afin de faciliter l’abandon de l’affaire du F-35. 

« Le fait que la majorité bourgeoise continue de soutenir une telle acquisition scandaleuse et ne veuille même pas procéder aux plus petites clarifications est déconcertant. Le risque financier et sécuritaire derrière cette acquisition est énorme et évident », déclare la conseillère nationale des VERT-E-S Clarence Chollet. « En ce qui concerne le F-35, il vaut mieux une fin dans l’honneur qu’une horreur sans fin. Le Conseil fédéral doit immédiatement arrêter ces paiements échelonnés et exponentiels pour finir par se retirer du contrat. Cela coûterait toujours moins d’argent que l’option de continuer cette acquisition ». 

« Selon ses propres déclarations, le Conseil fédéral veut acquérir davantage de matériel militaire dans les pays européens voisins. Malgré cela, la majorité bourgeoise de la CPS-N lui refuse d’examiner des alternatives européennes en matière d’avions de combat », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Alain Fridez, qui ajoute : « Les F-35 ne sont pas seulement un désastre financier, ils nous rendent également dépendants pour des décennies des Etats-Unis, devenus imprévisibles, en matière de politique de sécurité ».

Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA, critique également : « Celui qui n’est même pas prêt à clarifier les faits prive le Parlement des bases pour une politique de sécurité autodéterminée ». Et de poursuivre : « Il n’est pas acceptable que des acquisitions de plusieurs milliards soient approuvées alors que des questions fondamentales restent ouvertes ».

L’Alliance contre le F-35 continuera à s’engager avec véhémence pour l’interruption de cet achat et pour un examen transparent des dysfonctionnements. 

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