Discours mensonger sur une industrie de l’armement en péril

Le Seco a publié aujourd’hui les chiffres relatifs aux exportations de matériel de guerre pour l’année 2022. Avec une valeur de 955 millions de CHF, la Suisse a établi un triste record. Aucune année auparavant, autant de matériel de guerre suisse n’avait été exporté. C’est justement maintenant que l’industrie de l’armement, au vu du débat actuel sur la transmission des armes suisses, prétend hypocritement être sur le point de s’effondrer. Mardi soir, le GSsA thématisera la double morale de la politique d’exportation bourgeoise par une action photo.

Dans le discours autour des livraisons d’armes à l’Ukraine, on entend régulièrement que la Suisse doit assouplir ses dispositions en matière d’exportation, faute de quoi l’industrie de l’armement serait menacée. Les chiffres d’exportation du matériel de guerre suisse montrent une toute autre image : Jamais autant de matériel de guerre suisse n’a été exporté qu’en 2022. “Après 2020, nous écrivons à nouveau une année record pour les exportations d’armes suisses et parlons en même temps de l’industrie de l’armement prétendument menacée. C’est d’une absurdité à peine croyable”, déclare Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA, qui ajoute : “Il est honteux de voir comment on tente de relier ce débat au soutien à l’Ukraine, alors qu’il ne s’agit manifestement que des profits de l’industrie de l’armement”. La motion du président du PLR Thierry Burkart, heureusement rejetée hier par le Conseil des Etats, en est le meilleur exemple.

Le Qatar et l’Arabie saoudite dans le top 4 des pays acheteurs

En 2022, le Qatar était le plus gros acheteur de matériel de guerre suisse. L’État du Golfe a acheté du matériel de guerre suisse pour une valeur de 213,4 millions de francs, dont 194,3 millions de systèmes de défense antiaérienne exportés avant la Coupe du monde de football. La quatrième place est occupée par l’Arabie saoudite, qui a importé pour 111,1 millions de francs de matériel de guerre de Suisse. Malgré la mise en œuvre entre-temps du contre-projet à l’initiative correctrice, les exportations se poursuivent vers des États où les droits humains ne sont pas respectés ou qui, dans le cas de l’Arabie saoudite, sont même impliqués dans des guerres civiles. Ces pays sont même en tête du classement des acheteurs de matériel de guerre suisse. “Le Qatar et l’Arabie saoudite représentent un tiers des exportations. Ce n’est pas d’un assouplissement des règles d’exportation dont nous avons besoin, mais d’un nouveau durcissement. Le Seco ne semble toujours pas avoir compris que la préoccupation centrale de l’initiative correctrice, à savoir le respect des droits humains, n’est pas compatible avec des exportations d’armes vers le Qatar et l’Arabie saoudite”, commente Kilian Bello, également secrétaire politique du GSsA.

Le GSsA condamne fermement l’évolution de la situation

Par le biais d’une action photo, le GSsA mettra en évidence ce débat absurde et cette situation scandaleuse en mettant en scène des personnalités telles que Thierry Burkart, le directeur de Swissmem Stefan Brupacher et le conseiller fédéral Guy Parmelin. “Le GSsA condamne fermement cette polémique mensongère autour de l’industrie de l’armement en danger. Il est évident que l’industrie de l’armement se porte à merveille. Malgré cela, on exige maintenant un assouplissement des exportations de matériel de guerre, bien que nous ayons une année record en matière d’exportations”, explique Pauline Schneider. Cela montre une fois de plus qu’en Suisse, les profits priment sur les vies humaines.


Vous trouverez ici les chiffres du Seco concernant l’exportation de matériel de guerre.

Vous trouverez des photos de l’actiondu GSsA à partir de 17h30 environ ici.