Le Conseil fédéral continue de s’accrocher à l’illusion d’un prix fixe pour les F-35A, malgré les indications claires des États-Unis selon lesquelles la Suisse devra supporter des coûts supplémentaires. Le système Patriot risque également d’entraîner des coûts supplémentaires considérables. Dans le même temps, les États-Unis exigent un accès étendu aux systèmes informatiques de l’armée suisse. Pour l’Alliance Stop F-35 (PS, VERT-E-S, GSsA), il est plus clair que jamais que cette acquisition doit être immédiatement stoppée. Les coûts supplémentaires éventuels sont contraires à la décision populaire et ne sont tout simplement pas une option.
« Il est étonnant et profondément décevant que le Conseil fédéral continue d’affirmer qu’un prix fixe est garanti », déclare Joris Fricker, secrétaire du GSsA. « Il n’existe tout simplement aucune base juridique aux États-Unis qui oblige les contribuables américains à assumer les risques liés aux ventes militaires à l’étranger. Le Conseil fédéral bâtit sa politique de sécurité sur du sable. »
Le Conseil fédéral s’attend également à des coûts supplémentaires pour la défense sol-air Patriot, car les États-Unis souhaitent modifier le système sur le plan technique et répercuter les coûts de développement sur des pays comme la Suisse.
« L’Alliance Stop F-35 exige du Conseil fédéral, conformément à la motion Glättli, de suspendre immédiatement l’acquisition », déclare Lisa Mazzone, présidente des VERT-E-S. « Si le Conseil fédéral devait néanmoins s’obstiner dans cet achat, il devrait soumettre les éventuels coûts supplémentaires au Parlement sous la forme d’un crédit supplémentaire que l’on pourrait attaquer par référendum. Avec 50,1 % des voix, la population a approuvé six milliards de francs, pas un centime de plus. C’est à elle que doit revenir le dernier mot. » C’est également ce que demandent les motions 25.3749 et 25.3745, qui vont dans le même sens.
Particulièrement controversé : les États-Unis posent comme condition de pouvoir contrôler et approuver les systèmes informatiques de tous les pays qui utilisent des systèmes d’armement américains. La Suisse risque ainsi de perdre dangereusement sa souveraineté numérique.
Pour une coopération européenne en matière de sécurité
L’Alliance demande une refonte fondamentale de la politique de sécurité : au lieu de se rendre dépendante des États-Unis, la Suisse devrait miser davantage sur la coopération avec ses partenaires européens.
« Il est plus important que jamais de réduire notre dépendance vis-à-vis des États-Unis en matière de politique de sécurité et de rechercher des alternatives », souligne Mattea Meyer, co-présidente du PS Suisse. « Le postulat de la conseillère aux États Franziska Roth, adopté par le Conseil des États, montre que la volonté politique d’un changement de cap existe. Le choix du F-35 était une erreur. Il faut maintenant la corriger, et investir à long terme dans la coopération en matière de politique de sécurité avec l’UE et les pays européens. » Dans ce contexte, il faut se féliciter que le Conseil fédéral ait annoncé aujourd’hui qu’il mettrait rapidement en œuvre la motion de la CPS-N et entamerait des discussions exploratoires sur un partenariat en matière de sécurité et de défense avec l’UE.