Depuis les années 1990, le GSsA lutte contre l’achat d’avions de chasse, indépendamment du modèle. Certes, seul un projet d’acquisition a pu être stoppé, mais le véritable succès est la crainte que nous inspirons à nos adversaires. Voici une chronologie incomplète.
Le combat du GSsA contre les avions de chasse commence avec un événement dont les conséquences politiques se font encore ressentir aujourd’hui. En 1992, le GSsA, qui n’avait alors que dix ans, a réussi à récolter 500’000 signatures contre les F/A-18 en tout juste 32 jours. Malheureusement, en fin de compte, le jet a tout de même été acheté. C’était le début d’une relation d’amour-haine entre le GSsA et l’achat de nouveaux avions de chasse, dont le fort pouvoir de mobilisation subsiste jusqu’à aujourd’hui. En 2008, le GSsA lançait une initiative pour un moratoire sur l’achat de nouveaux jets, afin de contrecarrer aussi tôt que possible les plans du Conseil fédéral dans ce domaine. Finalement, ce dernier nous a devancé en reportant son projet, suite à quoi, nous avons retiré notre initiative. À noter qu’à l’époque déjà, le parlement n’était pas opposé à des façons douteuses de procéder : en accélérant l’achat des avions, il a mis sous pression le ministre de la défense, Ueli Maurer, qui a finalement choisi le Gripen. Toutefois, les chances de ce modèle étaient minces, dès le début. Pendant la campagne de votation, les rôles ont été répartis stratégiquement et le GSsA n’était pas trop sur le devant de la scène. Finalement, l’achat du Gripen a bel et bien pu être évité. Cette victoire a durablement renforcé les voix contre l’achat de nouveaux jets. Les résultats lors de la dernière votation à ce sujet, en 2020, étaient donc très serrés, et au final, ce sont 8000 voix qui ont fait la différence et scellé l’achat d’un nouveau modèle. La suite, donc la manière dont le choix de la Confédération s’est porté sur le F-35, est bien connue. Or, cette fois, ce n’est pas le peuple qui a joué les trouble-fêtes, mais le Conseil fédéral avec ses agissements anti-démocratiques. Ce qui est bien pire.