Le prix des F-35 soulèvent de nouveau des questions

Dans le cadre d’un plan massif d’armement, l’Allemagne achète également le F-35 – et paie quasi deux fois plus que la Suisse. Cela montre à nouveau que l’achat des F-35 est contesté, peu clair et plein de risques.

Pendant l’initiative contre les F-35, nous avons mis en lumière de nombreux aspects : les nombreux problèmes, le risque de coûts additionnels et leur capacité opérationnelle. Et malgré tous les défauts du bombardier furtif américain, l’Allemagne a décidé d’en acheter 35 unités. Comme en Suisse, cette décision a vite fait parler d’elle. Car notre pays voisin n’ignore pas non plus les risques. Greenpeace Allemagne a publié une très bonne étude à ce sujet (Les F-35 : beaucoup d’argent pour peu de sécurité). Le ministère de la défense s’est également prononcé au sujet des possibles coûts additionnels, des retards et de la capacité opérationnelle des avions. Ceux-ci sont en effet censés pouvoir décoller en 2026, mais personne n’y croit vraiment. 

Le prix des avions est au centre de toutes les discussions. En effet, l’achat devrait coûter près de 10 milliards d’euro, alors que la Suisse paie 6 milliards de francs pour un avion de plus. Autrement dit, l’Allemagne paie 286 millions par jet et la Suisse 167. Comment est-ce possible ? Il n’y a pas de réponse claire à cette question, car de nombreux détails concernant l’acquisition n’ont pas été rendus publics. Une chose est sûre cependant : l’Allemagne demande un armement des avions de chasse beaucoup plus conséquents et a, en général, d’autres attentes, puisque les jets allemands doivent pouvoir larguer des bombes nucléaires. Ces éléments n’expliquent toutefois pas encore la différence de prix. L’on pourrait penser que la Suisse est tout simplement une excellente négociatrice en matière d’armement. Pourtant, tout cela nous montre seulement que l’on ne peut se fier à rien dans l’acquisition du F-35, et malheureusement pas non plus au prix fixes pour la Suisse si souvent mentionnés et dont même le Contrôle fédéral des finances doute. Nous devront donc aussi nous attendre à des augmentations de coûts, même si le DDPS ne veut pas le reconnaître.