Message sur l’armée 2024 : décision négligente du Conseil fédéral

14.02.2024. Au vu de la récente débâcle financière de l’armée, il est négligent de la part du Conseil fédéral d’approuver des crédits d’engagement de plusieurs milliards dans le cadre du message sur l’armée 2024. Le DDPS doit présenter sa planification financière de manière transparente avant de prendre de nouvelles obligations.

Après la débâcle financière de l’armée de ces dernières semaines, la décision prise aujourd’hui par le Conseil fédéral concernant le message sur l’armée 2024 est incompréhensible. Il y a deux semaines, il a été rendu public que l’armée ne pouvait pas payer dans les délais des acquisitions d’une valeur totale de 1,4 milliard de francs. «Au vu des récents événements, il est insensé que le Conseil fédéral approuve maintenant des crédits d’engagement de plusieurs milliards pour l’armée», déclare la secrétaire du GSsA Pauline Schneider.

Au total, des crédits d’engagement d’un montant de 4,2 milliards de francs sont accordés pour le programme d’armement et l’acquisition de matériel militaire. Dans ce contexte, des engagements à hauteur de 800 millions de francs ont déjà dû être reportés sur les années 2025-2027, car l’armée ne remplit pas ses obligations de paiement. «Avant que l’armée ne reçoive encore plus d’argent pour de nouvelles acquisitions, elle devrait d’abord pouvoir payer les acquisitions déjà décidées et à venir avec les moyens dont elle dispose», critique Pauline Schneider.

Il est particulièrement choquant que l’armée fasse passer ses exigences financières en arguant de prétendues mesures d’économie prises ces dernières années. En réalité, les dépenses militaires ont augmenté au cours des 20 dernières années – et même de plus de 30% depuis 2014. En Europe, la Suisse fait partie des pays qui dépensent le plus d’argent par habitant pour leur armée. «Qu’un pays neutre avec une tradition humanitaire investisse autant d’argent dans l’armement militaire est inacceptable», ajoute le secrétaire du GSsA Kilian Bello.

Le GSsA continue d’exiger une enquête complète et transparente sur la débâcle financière de l’armée. Un chaos supplémentaire dans les finances de l’armée doit en effet absolument être évité. Aujourd’hui déjà, des coupes massives se profilent dans des domaines comme la formation, l’assurance-chômage ou la coopération internationale en raison de l’augmentation démesurée du budget de l’armée. «Les erreurs de planification et les dépassements de coûts de l’armée ne doivent pas se faire au détriment d’autres domaines liés à la sécurité», souligne Pauline Schneider.

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